Dans le n° 158-avril 2024  - Chronique  16609

Un café dans mon Ehpad !

Madeleine de Proust d'une France de carte postale, le café de village constitue souvent le seul lieu de rencontre et d'échange alors même que selon l'INSEE, 62 % des communes ne disposent plus d'aucun commerce.

Selon les Petits Frères des pauvres, 530 000 personnes âgées sont actuellement en situation de « mort sociale » en France. Il y a donc urgence à agir !

Pourtant, les cafés sont en voie de disparition : 26 000 communes en France n'ont pas ou plus de café, c'est-à-dire plus de lieu de convivialité, plus de lieu de services, plus de lien de proximité.

L'opération 1 000 cafés lancée en 2019 par le Groupe SOS dans les territoires ruraux constitue une initiative particulièrement intéressante. Le groupe Klesia s'est associé à la dynamique, notamment en aidant à l'équipement des cafés et à la formation des gérants afin qu'ils développent des services de repas pour les seniors incluant des repas offerts aux plus précaires.

Des programmes d'animation sont également développés : ateliers de sport adaptés aux seniors, animations intergénérationnelles et même des rencontres autour du jeu d'échecs en lien avec la fédération française d'échecs. Les ouvertures de café contribuent à une dynamique positive pour relancer une attractivité de territoires en déclin y compris auprès des professionnels de santé pour s'installer.

L'enjeu n'est pas que rural

Chez Daddy est un projet lancé à Lyon et qui répond aux mêmes objectifs : rencontres intergénérationnelles, transmission, convivialité et entraide. Le Café Chez Daddy Perrache est implanté au sein même d'une résidence autonomie gérée par la ville. Le poussiéreux restaurant d'hier refermé sur lui-même s'est transformé en véritable lieu chaleureux et ouvert sur le quartier et notamment pour les étudiants de la résidence CROUS adjacente. C'est également l'image même de la résidence autonomie qui a été métamorphosée.

Pour les habitants du quartier, elle est devenue attractive, vivante et source de rencontres et de bons moments partagés. Les résidents se sentent désormais pleinement inclus dans le quartier pérennisant ainsi l'intégration de la résidence dans son environnement. Il s'agit d'un vrai lieu de vie et d'échanges.

Dans le contexte d'évolution des attentes des nouvelles générations de seniors et des plus jeunes, les résidences autonomie et les Ehpad peuvent transformer leur image et leur attractivité. Par exemple, l'Agirc-Arrco aide désormais au financement pour le développement de lieux de convivialité ainsi que de lieux de répit pour les aidants au sein des établissements ou à proximité immédiate.

À quand un café dans votre établissement ?


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Éloge du temps

Le débat sur la fin de vie est en cours. Tel un marqueur politique nécessaire, il a été décidé d'en accélérer la réflexion. Il est vrai que le sujet est plus que sensible car on le constate déjà, la sémantique le dispute au fond. On évoque un « modèle français », qui de mon point de vue sera difficile non seulement à construire mais aussi à mettre en oeuvre. Il a été dit qu'il fallait donner du temps au temps. Et cette formule est reprise bien souvent et complaisamment. Sans vouloir procrastiner, car il est légitime qu'une société évolue, j'ai pour autant l'humilité de penser que notre pays est assez enclin à légiférer et « sur-légiférer » sans s'assurer de la réelle application des lois déjà votées. Un consensus se dégage ainsi pour affirmer qu'en matière de fin de vie, la douleur est le facteur essentiel. Et que le nombre de places en soins palliatifs est non seulement insuffisant mais géographiquement injuste. Le sujet presque tabou est difficilement évoqué. Triste constat. La loi Claeys-Leonetti est incomprise, souvent non mise en oeuvre. Elle correspond pourtant à un encadrement important et nécessaire de ces moments si difficiles. ...