A la résidence Saint-Maur de Lille (DomusVi), qui compte 142 résidents, on trouve actuellement 15 matelas à air en location. Pour Elisabeth Guenaen, ergothérapeute, pas de doute : stratégie curative ou préventive, le matelas à air est un outil indispensable de la prise en charge des escarres. " Nous sommes très vigilants aux légères rougeurs qui peuvent survenir suite à une hospitalisation ou lors d'un syndrome de glissement, affirme l'ergothérapeute qui travaille main dans la main avec une infirmière " référente escarres ". Dès que nous sentons un risque, nous utilisons l'échelle de Braden©, qui évalue différents facteurs : mobilité, frottement, nutrition... Et en fonction des résultats, nous décidons en équipe de la meilleure prise en charge." Les décisions ? Alternance des positions, changement de nutrition, et bien sûr utilisation d'un matelas à escarres adapté au niveau d'escarres constaté. Dans cette logique curative, la location (ici chez ArjoHuntleigh) s'avère une solution souple et simple à mettre en oeuvre. " Parfois, l'utilisation ne dure qu'une semaine, acheter n'aurait pas de sens, d'autant qu'il faudrait entretenir les matelas, les stocker..., poursuit Elisabeth Guenaen. La location donne beaucoup de souplesse : nous sommes livrés en moins de 12 heures, le confort du résident peut donc s'améliorer très vite."

Qu'en est-il de l'entretien

Toutefois, dans certains cas, l'utilisation du matelas à air peut être durable. En effet, certains résidents ne peuvent rester sur un matelas en mousse... les escarres apparaissent en quelques heures. Le recours permanent au matelas à air s'impose. Ainsi dans cet Ehpad, un résident dort sur un matelas à air depuis plus de trois mois, un autre depuis presque deux ans. Dans cette longue durée, qu'en est-il de l'entretien, du nettoyage ? " A la moindre panne de vanne à air, au moindre défaut de perméabilité, le fournisseur intervient, répond l'ergothérapeute. Pour l'entretien, nos équipes effectuent un nettoyage régulier des surfaces. Le fournisseur change le matelas au bout d'un an. "

Nous sommes de plus en plus exigeants

La location de ces matelas anti-escarres s'intègre dans la politique d'achat du groupe DomusVI. " Il faut mixer achat et location, souligne Anne Noyelle, responsable des achats biomédicaux de DomusVI. Par exemple, il n'est pas rentable sur le long terme d'investir dans un lit en 120 cm de largeur ou dans du gros matériel de pesée en raison du coût des diverses interventions règlementaires. Mais attention, nous ne travaillons qu'avec des fournisseurs nationaux, qui disposent de service après-vente habilité à intervenir sur des dispositifs médicaux, et ce comme l'imposent les textes règlementaires. Tous les fournisseurs ne répondent pas à ces critères ! Nous sommes de plus en plus exigeants dans le choix de nos prestataires parce que la dépendance et la qualité de la prise en charge augmentent. Les contrats ont déjà beaucoup changé et ils changeront encore..."