Dans le n° 15-décembre 2011  564

Pour quelques grammes de plus

Le Professeur Marc Bonnefoy, Chef de service aux Hôpitaux Civils de Lyon, fait un point sur la dénutrition du sujet âgé. Au menu : dépistage, diagnostic, traitement et prévention.

Entre mobilité réduite, problèmes bucco dentaires, handicaps et troubles psychologiques, les risques de dénutrition des personnes âgées sont élevés. " En EHPAD, il faut penser à évoquer la dénutrition très tôt. En effet, entre 20% et 30% des personnes vivant en institution sont dénutries, affirme le Professeur Marc Bonnefoy, Chef de service au Centre Hospitalier Lyon-Sud (Hôpitaux Civils de Lyon) et spécialiste de la dénutrition gériatrique. Il faut donc dépister, diagnostiquer, mettre en place des solutions,... et une politique de prévention. "

Mais qu'est-ce d'abord que la dénutrition ? " La dénutrition résulte d'un déséquilibre entre les apports et les besoins protéino-énergétiques de l'organisme, résume le Professeur. En d'autres termes, les apports sont inférieurs aux besoins. " La dénutrition est diagnostiquée quand le résident répond à un des quatre critères définis spécifiquement pour les personnes de plus de 70 ans par la HAS (Haute Autorité de Santé) : perte de poids comprise supérieure à 5% en un mois ou à 10% en six mois, IMC (Indice de Masse Corporelle ) inférieur à 21, score sur l'échelle MNA (Mini Nutritional Assessment) inférieur à 17, taux d'albumine inférieur à 35g/litre.

Il s'agit ensuite de comprendre l'origine de la dénutrition. " De façon schématique, on distingue deux catégories de causes, une carence d'apport, due à une pathologie digestive, un problème bucco-dentaire, un état dépressif,... ou un problème de catabolisme, enchaîne le Professeur Bonnefoy. Dans ce dernier cas, en raison entre autres de facteurs inflammatoires, l'organisme n'utilise pas suffisamment les apports. "

Pour éviter d'en arriver là, la prévention s'impose, qui passe par des apports caloriques et protidiques suffisants et équilibrés. " 30 kcalories par jour et par kg (1 800 kgcalories pour une personne de 60 kg) et 1 gramme de protide par jour, précise le spécialiste lyonnais. En dessous de 0,8 g, la masse musculaire diminue. 200 kcal/jour sont nécessaires pour fabriquer les 300 grammes de muscles renouvelés chaque jour ! " L'enjeu est de taille : préservation de la mobilité et donc de la qualité de vie, moindre risque de chutes,...

L'évaluation des apports peut être faite par une diététicienne ou par les soignants : il suffira alors de noter la part du repas ingérée par le résident : ½, 1/3, ¼,... en relevant les aliments consommés : viande, légumes, féculents,...

Que faire si malgré tout la dénutrition est constatée ? " Mettre en place une alimentation enrichie en calories (fromages, crèmes,...), répond le Professeur Bonnefoy. Si cette alimentation s'avère insuffisante, ajouter des compléments alimentaires de type compléments hyper-protéinés hypercaloriques ou envisager temporairement la nutrition entérale (par sonde) en cas de risque important. En cas de dénutrition sévère, il faut aussi toujours penser à écarter une cause médicale : une pathologie cancéreuse peut être sous-jacente. " Autant de conseils qu'on consommera sans modération.

Marie-Suzel Inzé

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