Dans le n° 36-septembre 2013  - Réforme des retraites  1653

Penser autrement !

Retraitons le discours sur les retraites ! La question du financement des retraites participe très largement au climat anxiogène qui recouvre le pays.

Le débat tourne en rond : relever les cotisations, diminuer le montant des pensions (ce qui est fait depuis 15 ans et qui conduit inexorablement à l'appauvrissement des plus âgés), augmenter la durée de cotisation, relever l'âge de départ à la retraite...
La question des retraites n'est pas un sujet de démographie, mais bien de société. Toute réforme des retraites bute sur la réalité du travail d'aujourd'hui.
Toutes les réformes sont marquées par une vision comptable et dépassée de l'âge. L'âge a pris un "coup de jeune" (avoir 60 ans en 2013 ou avoir 60 en 1963, ce n'est pas la même chose !) et surtout, il ne résume pas l'identité et la situation d'une personne, ses origines, son parcours et son espérance de vie...
Un des problèmes majeurs tient à la faiblesse du taux d'activité des seniors et des habitudes d'éviction par l'âge des entreprises. Les politiques de relèvement des seuils à 62 ans et 67 ans conduisent encore trop souvent à un allongement de la vie au chômage pour de nombreux seniors...
Le Gouvernement Ayrault a mis en place les contrats de génération qui de fait valorisent l'expérience des seniors et privilégient l'interdépendance des qualités.
Mais il faut se décentrer beaucoup plus, inverser les hiérarchies et les images sociales, penser autrement les cycles de vie et la notion de travail. Cinq pistes peuvent être ouvertes :

Inverser les hiérarchies sociales

Les métiers de service centrés sur le soin, l'attention et le soutien aux autres sont à valoriser (rémunération, carrière, visibilité sociale) car ils améliorent la vie du plus grand nombre. Ils participent directement à une société plus sereine, Une nécessité alors que la société se fragmente de plus en plus, que les flux migratoires sont marqués par l'arrivée massive de jeunes non formés, que les milieux populaires sont relégués hors des métropoles de la modernité, que le nombre de malades chroniques à doublé et que le vieillissement de la population se poursuit.

Repenser les cycles de vie

Dans une société qui s'individualise, il est paradoxal de vouloir imposer à toute et tous un même rythme. Il importe de repenser les cycles de la vie en prenant en compte aussi bien l'évolution de la vie de la personne (volonté de réorientation professionnelle, arrivée d'un enfant, nécessité d'accompagner un proche malade ou en perte d'autonomie...), que le désir de se ménager des pauses pour donner un autre sens à sa vie. Ces ruptures permettent d'élargir son regard, de se confronter à d'autres expériences, et, finalement, de proposer ensuite à l'entreprise une contribution plus riche.

Pourquoi, dès lors, ne pas "échanger" un allongement du nombre d'années au travail contre la possibilité offerte pour chaque salarié de prendre un congé sabbatique? Une approche trop complexe à mettre en oeuvre pour les entreprises ? Rappelons que la création du congé maternité n'a pas été une mesure destructrice pour la compétitivité des organisations. Le cycle de vie personnel comme professionnel n'est plus linéaire : il n'y a pas plus dans d'assurance d'une continuité et de sécurité, dans le couple que dans l'emploi.

(partie 1)

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