Le développement de l'offre d'hébergement temporaire rencontre encore des freins. Pourtant, certains acteurs misent sur cette solution, véritable trait d'union entre le domicile et l'EHPAD.
L'hébergement temporaire : ils y croient !
Le constat n'est pas nouveau : l'hébergement temporaire rencontre encore de nombreux obstacles : une trop grande dispersion des places souvent qualifiée de "saupoudrage", des formalités supplémentaires pour les établissements, un taux d'occupation fluctuant, des difficultés en termes de projet de service, d'organisation, de solvabilisation de l'accueil temporaire, un manque d'information des aidants...
"Si l'on recense plus de 14 000 places d'hébergement temporaire dans le secteur gérontologique, on considère également que ces places fonctionnent globalement à seulement à 50% de leurs capacités ", regrette le GRATH (Groupe de Réflexion et Réseau pour l'Accueil Temporaire des Personnes en situation de Handicap).
Face à ces difficultés, certains EHPAD demandent même aux autorités de tutelle l'autorisation de transformer leurs places d'hébergement temporaire en accueil permanent, ou les détournent en hébergement définitif "déguisé". Cependant, dans certains territoires, les Agences régionales de santé - par exemple l' ARS Pays-de-Loire ou l'ARS Lorraine en partenariat avec les conseils généraux - ont fait le choix de restructurer l'offre et de regrouper les places d'hébergement temporaire dispersées entre les établissements en créant des plateformes de services et des unités d'au moins 10 places, "en tenant compte des structures existantes, de façon à ne pas en déséquilibrer l'économie". Un moyen de mettre fin à l'essaimage.
Regrouper les places
En Vendée, avec le soutien du Conseil général, le Groupe hospitalier 3H, l'association Escales Ouest et le Crédit Mutuel Océan se sont associés pour développer des structures exclusivement dédiées à l'hébergement temporaire. Deux dispositifs ont vu le jour en 2011: La Saisonnale d'Olonne-sur-Mer et La Saisonnale de Saint-Fulgent ". Entièrement habilitées à l'aide sociale, ces petites unités de vie accueillent au maximum 24 personnes, de façon temporaire (de 3 jours à 3 mois renouvelables une fois).
"L'objectif est de répondre aux besoins des personnes âgées peu ou moyennement dépendantes dont le maintien à domicile se fragilise momentanément : sortie d'hospitalisation, répit des aidants, travaux d'adaptation du logement, attente d'une place en EHPAD. Le succès est au rendez-vous puisque le taux d'occupation de ces résidences est de 95 %. En septembre et octobre 2016, deux nouvelles structures verront le jour sur les communes de Grosbreuil et Commequiers", explique Martine Vincendeau, responsable de La Saisonnale d'Olonne-sur-Mer.
Les expérimentations PAERPA lancées dans 9 régions devraient également contribuer à renforcer le rôle l'hébergement temporaire dans le parcours de soins des personnes âgées notamment dans le cas de sorties d'hospitalisation. Pour faire sauter le verrou financier, le forfait dépendance et le tarif hébergement pourraient être pris en charge par les crédits de la dotation spécifique du fonds d'intervention régional (FIR) pour une durée maximale de 30 jours, laissant ainsi un reste à charge journalier pour le résident équivalent au montant du forfait journalier hospitalier.