Dans le n° 138-avril 2022  - 2ème Partie  12643

Pas de société de la longévité sans priorité à la prévention

La chronique du mois dernier interrogeait le degré de prise de conscience de la société envers les enjeux de prévention.

L'étude citée le mois dernier montrait la conscience qu'ont les Français des enjeux de santé et de prévention. Ainsi, 98 % insistent sur l'importance de l'accès au soin (41% trouvent cela très utile, et c'est le cas de 65 % des plus de 65 ans[1]).

L'attention à l'alimentation, la pratique de l'activité physique adaptée auprès des seniors comme des personnes touchées par un handicap, le recours croissant à certaines médecines complémentaires (avec parfois des risques de dérives) sont des exemples des évolutions de comportements en cours. Avec des résultats positifs en termes de qualité de vie, d'estime de soi comme de qualité du lien social. Dans une logique de proximité, de nombreuses communes développent des actions de prévention auprès des habitants, de tout âge, fragiles ou non.

De même, mutuelles, assurances et institutions de prévoyance prennent de plus en plus en considération les questions de prévention.

Les mutuelles se distingueront par leur capacité d'innovation en termes de prévention, de remboursement, de médecines complémentaires, de soutien à l'activité physique adaptée, d'implication dans le bien-vieillir, de soutien aux aidants... Le plan « anti-chute » lancé par le gouvernement est un exemple d'une mobilisation croissante de politique de prévention. La société civile prend conscience de ce nouvel horizon, de cette ardente obligation, de l'intérêt collectif et individuel à s'inscrire dans une culture de la prévention.

La société de la longévité impose de réinventer la protection sociale en faisant la part belle à la prévention pour mieux impliquer les individus et soutenir l'autonomie des personnes mais aussi dans une logique d'économie des ressources. Investir aujourd'hui dans la prévention, c'est économiser demain sur les prestations.

La société de la prévention s'inscrit dans la logique du care

L'enjeu concerne notre capacité à penser une société habitable, à utiliser les technologies pas seulement pour aller plus vite et plus loin, mais parfois pour aller plus doucement, plus lentement... La prévention, c'est aussi adapter les technologies comme les services aux usages réels, aux besoins exprimés, y compris par des personnes qui prennent de l'âge, par des personnes fragiles, par des personnes pour qui le lien humain est essentiel.

Les Français ont fort bien intégré la notion de care environnemental ou de « one health ». Toujours selon l'enquête Elabe, 89 % déclarent que mener des actions pour protéger l'environnement est utile pour rester le plus longtemps possible en bonne santé.

Rappelons que la société de la longévité est source d'innovations, de qualité de vie, de création d'emplois, de lutte contre le réchauffement climatique, d'inventions d'un pays plus attentif et adapté à la fragilité des êtres vivants et de l'environnement. Cette France qui prend des rides interpelle l'ensemble du corps social. La perte d'autonomie inquiète 71% des Français. Les plus de 65 ans à 80 %, mais aussi les 18-50 ans à 62 %. La perte de capacités mentales angoisse 61% des Français et 72 % des plus de 65 ans.

Pour autant, les Français restent confiants : jeunes et seniors se retrouvent dans une même conviction (à 85 et 84 %), que dans les années à venir, il sera possible de vivre plus longtemps en bonne santé[2].

Et la crainte de vieillir n'est pas une question de (grand) âge. Les 18-24 ans sont 60 % à craindre de vieillir, pour seulement 40 % des plus de 65 ans...


@Guerin_Serge

Professeur à l'INSEEC GE. Derniers ouvrages, « Au service de la vie. Les métiers du service à la personne », Fauves 2021, et « Les Quincados », Calmann-Lévy, 2019.

24/07/2025  - Recours

Infirmier référent : le décret annulé par le Conseil d'État

La raison, de procédure, est la non consultation du Haut Conseil des professions paramédicales. La Fédération nationale des infirmières a laissé éclater sa colère.
24/07/2025  - Santé publique

Première canicule : 480 décès en excès dans l'Hexagone

Les personnes âgées de 75 ans et plus constituent la quasi-totalité de ce bilan provisoire
24/07/2025  - Dispositifs médicaux

Un test diagnostic pour la maladie d'Alzheimer obtient le marquage CE

Il pourrait permettre aux médecins d'exclure la maladie d'Alzheimer comme cause possible de symptômes cognitifs grâce à un simple test sanguin.
24/07/2025  - Prévention

Icope : chaque personne de plus de 60 ans peut accéder à l'outil d'autoévaluation

L'autoquestionnaire est en ligne, la généralisation d'Icope a commencé... L'objectif est de 2 millions de personnes incluses d'ici à 2027, les services publics départementaux de l'autonomie étant copilotes du déploiement.
23/07/2025  - CNSA

Maltraitance : 9 fiches d'aide à la coopération pour le traitement des signalements

La recherche-action Tact a montré que la coordination territoriale est un enjeu clé du repérage et du traitement des risques et situations de maltraitance des adultes.
22/07/2025  - Prévention

Bientraitance : un vademecum de la Fédésap pour les intervenants du domicile

Le document « Promouvoir la bientraitance dans les services autonomie à domicile » vise à favoriser une posture bientraitance au coeur des accompagnements.
22/07/2025  - CNSA

Six projets innovants subventionnés pour faire évoluer l'offre médico-sociale

Six candidats à l'appel à projets annuel de la CNSA « Expérimenter pour accompagner l'évolution de l'offre médico-sociale » doté d'un million d'euros ont été retenus.
22/07/2025  - Soins

Diabète de type 2 : la HAS publie un guide sur le parcours de soins

L'objectif est d'expliciter et fluidifier ce parcours de soins du patient et de décrire la pluriprofessionnalité de sa prise en charge ainsi que des principes et modalités de coordination et de coopération entre les professionnels impliqués.
21/07/2025  - Décision

Fauteuils roulants : les prix limites de vente et de location sont fixés

Ils entreront en vigueur à partir du 1er décembre dans le cadre de la réforme du remboursement à 100%.