La plupart des Ehpad intègrent dans des unités spécifiques, dites "protégées", les personnes atteintes par la maladie d'Alzheimer. Pour répondre à leur mission, elles mettent en oeuvre des outils et des savoir-faire de plus en plus spécifiques.
L'équipement d'une unité Alzheimer
En 2012, les états pathologiques les plus fréquents sont les syndromes démentiels (54%) et les troubles du comportement (47%). La hausse tendancielle et continue de ce type de dépendance a obligé les EHPAD à s'adapter et à innover dans la prise en charge.
Historiquement, les unités spécifiques Alzheimer ont été imaginées aux Etats Unis vers 1978 afin de créer des environnements adaptés améliorant la qualité de vie des résidents. Par la suite, on s'est rendu compte que des unités de petite taille les unes axées sur les activités, et d'autres centrées sur l'hébergement facilitaient la prise en charge.
Les recherches des pôles gérontologiques et l'expérience accumulée amènent aujourd'hui à considérer qu'il est nécessaire de conjuguer environnement architectural adapté, population ciblée, personnel en nombre suffisant et formé, activités et projet de soin spécifique, projet de vie personnalisé, diététique et nutrition adaptée.
Avec un taux d'encadrement limité, les établissements ont opté pour la création au sein des EHPAD d'unité Alzheimer où toutes les personnes ayant des pathologies démentielles ou comportementales sont regroupées. Il existe également, mais en faible nombre, des établissements accueillant 100% de personnes âgées souffrant de la maladie d'Alzheimer*.
La généralisation des pôles d'activités et de soins adaptés" (PASA) et d'unités d'hébergement renforcées" (UHR) dans les EHPAD et USLD, prévus par la mesure 16 du plan Alzheimer 2008-2012 ont apporté de nouvelles réponses à cette montée de la dépendance cognitivo-comportementale.
Le cahier des charges des unités spécifiques type PASA ou UHR comprend un volet architectural important qui répond à plusieurs objectifs : créer un environnement rassurant et stimulant, indépendant du reste de la structure, offrir aux soignants un environnement de travail ergonomique, permettre une vie sociale et une participation familiale.
Ce cahier des charges impose un certain nombre de contraintes mais sans se prononcer sur les moyens choisis qui restent à l'initiative des acteurs de terrain. Ainsi les unités doivent disposer :
d'une entrée adaptée,
d'un espace salon dédié au repos et à certaines activités collectives,
d'un espace repas avec office,
d'au moins deux espaces d'activités adaptées,
de deux WC dont un avec douche,
des locaux de service nécessaires au fonctionnement du pôle,
d'un jardin ou d'une terrasse.
L'idée est de favoriser le bien être émotionnel des résidents et de réduire leur agitation et agressivité, syndrômes psycho-comportementaux souvent accompagnés de troubles du sommeil, d'agitation psychomotrice voire d'agressivité physique ou verbale. L'emploi de divers moyens (couleurs des murs, chemins balisés, lumières) cherchent de plus en plus à faciliter l'orientation des résidents et faciliter leur libre circulation. Toutefois ces mêmes espaces doivent être sécurisés, aussi bien à l'intérieur des bâtiments qu'à l'extérieur (jardin, terrasse).