Dans le n° 32-mai 2013  -  Chronique  1320

" Terpsichore "

Si le 25 mai 1785 un de vos ancêtres avait eut la judicieuse idée d'acheter un des 2 500 tickets de loterie mis en vente par Mme Guimard, sa propriétaire vieillissante, vous auriez pu devenir propriétaire de l'hôtel éponyme.

La mise alla à la Comtesse de Lau et cet hôtel Parisien fut détruit plus tard par les grands projets architecturaux du Baron Haussmann. Cette belle résidence portait le nom de " Temple de Terpsichore " car Marie-Madeleine Guimard fut pendant un quart de siècle, sous le règne de Louis XVI, la danseuse étoile vedette de l'Opéra de Paris. Elle fut autant connue pour sa grâce, son sourire et son audace technique sur scène que pour ses nombreuses aventures sentimentales dont celle avec Charles de Rohan Prince de Soubise. Si l'énoncé de Terpsichore n'évoque pour vous qu'un exercice d'orthophonie il est l'heure de se replonger dans la mythologie grecque. Cette femme enjouée est en fait la muse de la danse et les hellénistes distingués retrouveront dans son étymologie " KhorÓs " qui signifie danser.

Usage de la danse à des fins thérapeutiques

Il n'est donc pas surprenant que des auteurs grecs se soient intéressés à l'impact de leur danse traditionnelle sur la qualité de vie des personnes âgées. Cent vingt-cinq personnes de 60 à 91 ans ont accepté de participer à cette étude. Par tirage au sort la moitié a participé à des cours de danse commençant par la traditionnelle formation en hémicercle, main dans la main, avec une heure de danse par session de 3 minutes entrecoupée par des pauses. Le groupe contrôlé s'est vu lui proposer de rester ensemble dans une pièce, libre de parler ou de regarder la télévision pendant la même durée. Dans le groupe des danseurs le niveau d'anxiété a diminué et le bien-être ressenti augmenté alors qu'ils n'ont pas bougé dans l'autre groupe. Paradoxalement le niveau de fatigue était plus élevé dans le groupe qui avait regardé la télévision que chez les danseurs. L'usage de la danse à des fins thérapeutiques chez les personnes âgées est régulièrement décrit comme récemment l'impact d'un cours de salsa sur la réduction des chutes d'un patient atteint de démence de type Alzheimer ou encore l'effet bénéfique de cours de tango sur l'éveil moteur de patients atteints de maladie Parkinson.

La " Danse du SHA "

Au-delà de ses vertus thérapeutiques la danse est aussi une approche prisée des nouveaux concepts dits ludo-éducatifs. Aussi, sans avoir l'ambition de concurrencer le chanteur coréen judicieusement nommé PSY et sa fameuse danse rodéo vue plus d'un milliard de fois sur You Tube, le Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales du Sud-ouest a lancé pour la promotion de l'hygiène des mains la " Danse du SHA ". Rythmant les 7 temps de la friction hydroalcoolique sur une musique originale l'édition 2012 a fédéré plusieurs EHPAD et associée parfois leurs résidents. À l'heure où l'OMS prône pour la journée mondiale du 5 mai 2013 de donner la parole aux usagers c'est une occasion de libérer au moins leurs mouvements.

Et vous, où en êtes-vous avec votre groove ?

En savoir plus :

http://chasseuil.fr/cclin-so/index.html

http://www.who.int/gpsc/5may/en/

02/05/2024  - Recommandation

Vidéosurveillance dans les chambres d'Ehpad : le oui très restrictif de la Cnil

Adoptée à la suite d'une consultation publique, la recommandation de la Cnil rappelle que les Ehpad ne sont pas censés installer des dispositifs de vidéosurveillance dans les chambres des résidents, sauf circonstances exceptionnelles liées à une suspicion de maltraitance.
01/05/2024  - Coups de coeur/coups de gueule

Du côté des fédés

Ils vivent et commentent l'actualité. Chaque mois, retrouvez les coups de chapeau ou cris d'alarme de ceux qui animent le secteur.
01/05/2024  - Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées

«Depuis ma nomination [...], je n'ai pas l'impression de gagner du temps, mais plutôt d'accélérer»

Récemment nommée ministre déléguée des personnes âgées et des personnes handicapées auprès de Catherine Vautrin, Fadila Khattabi répond pour Géroscopie aux questions qui agitent le secteur. Interview exclusive.
01/05/2024  - Billet

Marqueurs de bienveillance

Les débats sur la loi « Bien vieillir » agitent les acteurs du secteur médico-social. Le grand public est plus préoccupé par d'autres sujets sociétaux, anxiogènes et médiatiquement plus à la « une ». Encore une fois, le grand âge est victime du syndrome de l'indifférence et d'un manque de volonté politique face au mur qui se rapproche de plus en plus. C'est un combat permanent, lassant, décourageant souvent, mais essentiel cependant selon le terme si employé lors de la récente pandémie. ...
01/05/2024  - Partie IV

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Pour poursuivre notre série sur la valorisation des métiers du care, évoquons les initiatives visant à améliorer très concrètement le quotidien des femmes et des hommes (surtout des femmes) qui travaillent auprès des plus fragiles.
01/05/2024  - Chronique

Et si on arrêtait de cacher les vieux?

La France des vieux, c'est la France du passé, la France d'hier. Place aux jeunes, à la modernité et à l'innovation digitale ! Bien entendu, je ne suis pas sérieux... Je vous imagine déjà sursauter...
22/04/2024  - Colloque

Une journée scientifique pour explorer «la fragilité dans tous ses états»

Médecins et professionnels de santé se sont réunis jeudi 18 avril, pour la deuxième journée scientifique organisée par Clariane et l'Université Paris Cité Necker. L'occasion de découvrir les dernières innovations en matière de gériatrie ou de soins palliatifs.
01/04/2024  - Partie III

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Dans les deux précédentes contributions autour de la valorisation des métiers de l'accompagnement des aînés les plus fragiles, nous évoquions les questions de management et d'évolution sociologique des manières d'aborder la vie professionnelle. Mais l'enjeu est aussi de repenser le fonctionnement administratif.
01/04/2024  - Laurent Barbe, psychosociologue et consultant

«On a dévitalisé le processus de réflexion»

Cofondateur du cabinet CRESS, spécialisé dans les politiques publiques d'action sociale, Laurent Barbe est l'auteur d'un ouvrage[1] coup de poing sur la démarche qualité telle que proposée par la Haute Autorité de santé (HAS). Interview