Dans le n° 26-novembre 2012  -  Check-list  1072

" Simples vérifications ? "

Lorsque le 30 octobre 1935, le Major Ployer Peter Hill s'assoit aux commandes du tout nouveau bombardier Boeing 299 il est parfaitement serein, même s'il ne l'a jamais piloté, et son copilote, le lieutenant Donald Putt, possède cette expérience.

Il s'agit d'une démonstration organisée par l'US Air Force qui souhaite commander 200 appareils et tout le monde est certain que la nouvelle merveille volante de Boeing l'emportera largement sur les deux aéronefs de Douglas et Martin aussi en course. Le B 299 est totalement révolutionnaire avec ses 4 moteurs, son train rétractable et son envergure de plus de 31 mètres. Le roulage initial est normal et le décollage s'amorce sans soucis. Toutefois très vite l'avion se cabre anormalement, effectue un looping puis se cabre à nouveau avant de décrocher et de s'écraser en s'embrasant. Plus chanceux que son pilote le Lieutenant Putt survécut et put témoigner. Les ingénieurs de Boeing avait conçu un nouveau système de verrouillage de la gouverne et des gouvernes de profondeur afin d'éviter que, par grand vent, elles ne bougent trop au sol. Putt expliqua qu'ils étaient pressés lors de la mise en route et qu'ils avaient hélas décollé sans déverrouiller cette commande. Lorsqu'ils le réalisèrent il était déjà trop tard.

L'armée Américaine commanda tout de même 13 exemplaires de ce qui allait devenir le B-17 pendant la deuxième guerre mondiale. Le manuel de vol de l'appareil expliquait alors que l'avion était trop complexe pour que la mémoire humaine suffise à sa gestion et que l'usage de check-list était la meilleure garantie de sécurité. Ainsi était né un concept qui fut et reste une contribution majeure à la sécurité aérienne. Il a fallu attendre le XXIe siècle pour voir ce concept s'imposer dans l'univers de la santé avec en particulier la désormais obligatoire check-list au bloc opératoire. Mais personne n'échappe à la poussée des moteurs dans ce domaine.

Accroître la sécurité

Une étude menée au Québec chez 1269 résidents a montré que ceux qui fréquentaient les urgences, sans être hospitalisé au décours (*), avaient une incidence d'infections beaucoup plus élevée que ceux qui restaient dans leurs structures à savoir 8,3 pour 1 000 patients/jours contre 3,4. Il a été retrouvé en particulier une hausse des infections respiratoires et digestives dans la semaine suivant le passage aux urgences. Au vue de ces résultats le CHSLD Juif de Montréal a pris l'initiative GREATT. Il s'agit d'un outil inspiré de la check-list de l'aviation pour évaluer la situation d'un résident avant un éventuel transfert et par là même souvent de rassurer son médecin traitant. Grâce à une amélioration de la communication et du dépistage des situations à risque, GREATT accroit la confiance et la sécurité. Son implantation dans cet établissement a permis une réduction de 33% du recours aux urgences pour les résidents et de 64% à 76% de la durée de séjour lorsque l'hospitalisation d'un résident s'est avérée au décours nécessaire.

Et vous, êtes-vous un adepte de la check-list ?

01/05/2024  - Billet

Marqueurs de bienveillance

Les débats sur la loi « Bien vieillir » agitent les acteurs du secteur médico-social. Le grand public est plus préoccupé par d'autres sujets sociétaux, anxiogènes et médiatiquement plus à la « une ». Encore une fois, le grand âge est victime du syndrome de l'indifférence et d'un manque de volonté politique face au mur qui se rapproche de plus en plus. C'est un combat permanent, lassant, décourageant souvent, mais essentiel cependant selon le terme si employé lors de la récente pandémie. ...
01/05/2024  - Partie IV

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Pour poursuivre notre série sur la valorisation des métiers du care, évoquons les initiatives visant à améliorer très concrètement le quotidien des femmes et des hommes (surtout des femmes) qui travaillent auprès des plus fragiles.
01/05/2024  - Chronique

Et si on arrêtait de cacher les vieux?

La France des vieux, c'est la France du passé, la France d'hier. Place aux jeunes, à la modernité et à l'innovation digitale ! Bien entendu, je ne suis pas sérieux... Je vous imagine déjà sursauter...
01/04/2024  - Partie III

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Dans les deux précédentes contributions autour de la valorisation des métiers de l'accompagnement des aînés les plus fragiles, nous évoquions les questions de management et d'évolution sociologique des manières d'aborder la vie professionnelle. Mais l'enjeu est aussi de repenser le fonctionnement administratif.
01/04/2024  - Chronique

Un café dans mon Ehpad!

Madeleine de Proust d'une France de carte postale, le café de village constitue souvent le seul lieu de rencontre et d'échange alors même que selon l'INSEE, 62 % des communes ne disposent plus d'aucun commerce.
01/04/2024  - Billet

Salut Richard

C'était d'abord une voix forte. Qui ouvrait des voies. Celles qu'il a défendues tout au long de sa carrière. Brillant et apprécié pour ses redoutables compétences lors des débats car travaillées constamment, méthodiquement, désintéressées et reconnues.  ...
01/03/2024  - Billet

Réjouissant de bon sens

Si j'étais taquin, j'aurais pu dire « décoiffant de bon sens ». Et Serge Guérin aurait su apprécier.  ...
01/03/2024  - Partie II

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Le vieillissement de la population implique de valoriser, d'accompagner et mieux rétribuer les professionnels de l'accompagnement des personnes fragiles. Une grande partie des métiers que l'on disait de vocation et qui relèvent aujourd'hui plutôt de l'engagement, pour éviter la notion religieuse et de sacrifice, ne trouvent plus preneurs.
01/02/2024  - Billet

L'espoir est dans la proximité

Bon, c'est désormais compris. Mais il en aura fallu du temps. Une grande majorité d'âgés veulent rester chez eux. Bien évidemment, la prise en compte de cette volonté n'était pas simple à structurer. Surtout lorsqu'on a fait le choix depuis des dizaines d'années d'un autre modèle reposant quasi exclusivement sur « l'établissement », par dogme ou conviction sincère, en particulier depuis 2003 et la grande canicule qui a traumatisé familles et politiques. ...