Dans le n° 83-juillet 2017  7464

La Tyrannie du bien vieillir

Tel était le thème du colloque annuel de la FNADEPA Gard, animé en partie par Didier Martz *, co-auteur avec Michel Billé de l'ouvrage éponyme. Si bien vieillir est un projet personnel et politique auquel nul ne saurait déroger, vieillir mal devient une erreur, une faute voire un délit. L'injonction lancée envers des personnes fragiles, parfois vulnérables ignore que les moyens humains et financiers manquent pour les accompagner.

Le bien vieillir, aspiration légitime, se voit attribuer, entre autres, crèmes antirides, crèmes antivieux, deux litres d'eau et cinq fruits et légumes par jour, au moins une séance de marche active quotidienne et ... des relations sexuelles une à trois fois par semaine. La retraite est nécessairement active pour tous, même pour ceux qui n'aspirent qu'au repos après une vie passée au travail.

N'est-ce pas au moment où la vie va nous quitter qu'on nous impose la rédaction d'un projet de vie ?

Si cela peut faire sourire, il n'en demeure pas moins une sourde inquiétude. Selon Montaigne, il existerait deux types de vieillesse : les vieux jeunes qui ne sont pas des vieux et que leurs petits-enfants appelleront par leur prénom et au grand jamais " pépère " ou " mémère " et l'extrême vieillesse, isolée, à domicile ou en établissement, à laquelle la publicité ne s'intéresse jamais et dont la presse ne parlera qu'à la suite d'un drame ou que si homme politique, en visite dans une maison de retraite s'adresse de manière maladroite aux personnes présentes. Pas si facile de pénétrer dans ces endroits, parfois insupportables qui renvoient aux non-initiés " tu vas devenir comme ça, c'est ton avenir ".

La publicité construit nos représentations. Elle nous dit " ne vieillissez pas, restez frais " - comme à la poissonnerie. Les métis et les blacks ne doivent pas vieillir : ils n'apparaissent jamais dans la pub ; tout comme la solitude ou la sexualité, bannies également de toute publicité sur les plus âgés. Représenter quelque chose c'est faire un choix, un choix partiel qui devient très vite partial.

Notre société peut-elle être ou devenir antivieux ? Le système hospitalier doit-il privilégier de sauver un jeune ou un vieux ? Pratiquer un examen coûteux sur le vieux ou sur le jeune ? Qui ne s'est pas impatienté dans la file d'attente d'une caisse de supermarché, derrière une femme âgée comptant lentement sa monnaie puis décidant de faire un chèque sous le regard excédé de la caissière ? La jeunesse de notre nouveau président n'est-elle pas mise en avant et préférée à un élu de plus de 70 ans ? Nous savons bien que les vieux votent n'importe comment : pourquoi ne pas décider, comme pour les notes de musique, que deux voix de vieux valent une voix de jeunes ?
Bien vieillir est bénéfique mais on distingue des lignes de partage : d'un côté on prône le bien vieillir, de l'autre on légifère sur le suicide assisté, les directives anticipées, la sédation profonde et continue ; des inégalités aussi : en France, 9 millions de pauvres n'ont pas accès à cinq fruits et légumes par jour.

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