Chaque EHPAD compte sa part de salariés aidants. Entre absentéisme et baisse de l'engagement professionnel, le coût s'élève à 1500 euros/an et par salarié aidant*. A la veille de la Journée Nationale des aidants, le 6 octobre, l'heure est à la prise de conscience et à la recherche de solutions.
Salariés aidants : votre structure est concernée !
Directeurs, lisez bien ceci : dans votre établissement 1 salarié sur 5 est en souffrance. Et pour cause : ce salarié accompagne un proche fragilisé par l'âge, une maladie grave, une situation de handicap...
Dans votre établissement, chaque « salarié aidant » s'absente 8 jours par an pour ce motif (congés, arrêts maladie, présentéisme, retards...). Votre établissement de 100 ETP perd donc 800 journées.
Ces valeurs sont en fait celles des entreprises tous secteurs confondus. Elles sont plus élevées dans les établissements médico-sociaux. En effet les effectifs y sont majoritairement féminins. Or les femmes sont les aidantes naturelles. De plus, la moitié des salariés des EHPAD a plus de 40 ans et appartient à la « génération pivot » : enfants ou adolescents et parents vieillissants, soit une double charge d'aide. Et cette situation va s'intensifier du fait des tendances démographiques : depuis 2015, la France compte davantage de personnes de plus de 60 ans que de personnes de moins de 20 ans...
Créer les outils de l'accompagnement
Le constat est posé et il faut réagir. Les ressorts s'appellent implication de la DRH, politique d'accompagnement des salariés aidants, sensibilisation des managers.
La DRH peut intégrer la problématique des salariés aidants dans une démarche Qualité de vie au travail, dans un accord Seniors ou même dans un accord Handicap. Dons de jours, télétravail ou temps partiel sont autant d'outils de l'accompagnement.
La sensibilisation des managers peut se faire par une formation : compréhension des enjeux, repérage des salariés aidants (selon le baromètre 2017 de Responsage, 95% des salariés n'ont pas abordé leur situation avec un RH ou un manager), apprentissage du dialogue, information sur les mesures mobilisables...
Solliciter les compétences extérieures
Les salariés ont en priorité besoin d'information. Repérer les dispositifs existants dans un autre département, trouver un service d'aide à domicile capable d'intervenir en 24h auprès d'une personne âgée, parfois non voyante ou obèse, comprendre comment rédiger un projet de vie... requiert plus de 20h en moyenne et de nombreux appels téléphoniques à passer pendant les heures ouvrables. Heureusement, cette recherche d'informations peut se déléguer à un service d'aide extérieure. Ici une précaution s'impose : choisir un service acceptant toutes les situations. En effet certains annoncent des clauses avec des restrictions d'accès sévères : disposer d'une notification GIR ou MDPH, notification de moins d'un mois, lien familial réduit à l'enfant et au conjoint... Il faudra veiller en outre à communiquer régulièrement sur les dispositifs mis à disposition des salariés-aidants. Qui n'est pas aidant aujourd'hui le sera vraisemblablement demain.
Reste la question du financement. Si certaines structures se tournent vers les réserves de leur régime de prévoyance, la majorité d'entre elles s'appuient sur un argument imparable pour décrocher le budget : le retour sur investissement appelé communément ROI. Le paysage médico-social n'est plus à un sigle près.