Dans le n° 63-décembre 2015  - Démarche qualité  5239

Gaspiller moins pour nourrir mieux

La lutte contre le gaspillage alimentaire est un enjeu éthique et environnemental. Pour les EHPAD, c'est également un enjeu économique, réglementaire et un moyen de lancer une réflexion et des actions pour améliorer la qualité des repas et du service de restauration.

Des assiettes qui repartent entières ou à peine entamées en cuisine, des tranches de pain non consommées... Dans la restauration collective, les secteurs sanitaires et médico-sociaux sont les plus gros gaspilleurs de denrées alimentaires. Après les hôpitaux, les EHPAD enregistrent les pertes les plus importantes avec en moyenne 166 grammes par personne et par repas. Les raisons ? La variété des profils nutritionnels à satisfaire, la difficulté des résidents à absorber la nourriture et... la qualité des plats.
Au niveau des cuisines, ces restes de repas destinés à la poubelle représentent une grande perte d'argent pour les établissements : les denrées alimentaires, mais également le travail des équipes de cuisines, les fluides utilisés pour les cuissons, le maintien au froid ou au chaud... A cela s'ajoute, les coûts de la collecte et le traitement des déchets souvent élevés. A partir du 1er janvier 2016, les EHPAD qui produiront plus de 10 tonnes de biodéchets par an, seront dans l'obligation d'organiser le tri à la source et la valorisation biologique des biodéchets. Si cette mesure ne concerne pas directement le gaspillage alimentaire, elle devrait inciter davantage les EHPAD à prévenir en amont l'apparition des déchets alimentaires.

Améliorer l'efficience, la qualité

Dans un contexte de contraintes budgétaires, réduire la perte et le gaspillage alimentaires s'inscrit à part entière dans une stratégie d'efficience économique des EHPAD. Les kilos de denrées alimentaires jetées au quotidien sont autant d'euros qu'il serait plus judicieux d'investir dans la qualité des repas. «Le gaspillage alimentaire n'est pas à voir comment un sujet à gérer en plus, chacun ayant déjà beaucoup à faire. Les démarches de réduction du gaspillage peuvent servir les politiques alimentaires existantes (améliorer l'approvisionnement de qualité, local, bio, améliorer l'équilibre alimentaire...). C'est un outil qui peut aider à améliorer la restauration», soulignent l'ADEME et la DRAAF de Basse-Normandie dans un guide. La part du budget dédiée auparavant à l'achat des denrées gaspillées peut être réinvestie dans l'achat de produits locaux, labellisés ou issus de l'agriculture biologique. Elle peut également être allouée à la formation de l'équipe de cuisine ou du personnel de restauration.

Autodiagnotic des pratiques

La réflexion sur le gaspillage alimentaire est un moyen pour l'EHPAD de lancer un autodiagnostic de ses pratiques dans le domaine de la restauration : gestion des commandes, stockage des denrées, élaboration des menus, présentation des assiettes et lutte contre la dénutrition des résidents... Cette démarche contribue enfin à améliorer l'image de l'établissement, en le positionnant comme un acteur respectueux de son environnement. Les résidents en EHPAD issus d'une génération qui a connu les privations alimentaires en temps de guerre ne peuvent que se montrer sensibles à une action qui vise à gaspiller moins pour manger mieux.

01/05/2024  - DOSSIER Spécial Santexpo 2024

Quelle santé pour demain?

SantExpo, le rendez-vous des secteurs sanitaire et médico-social se tient cette année du 21 au 23 mai Porte de Versailles à Paris avec un thème fil rouge « Bâtir la santé de demain » et une symbolique : la célébration du centenaire de la FHF.
01/05/2024  - IA et vieillissement

La santé prédictive au service du vieillissement de la population

L'utilisation de l'intelligence artificielle pour accompagner les plus âgés et favoriser le maintien à domicile est aujourd'hui plus qu'un principe validé, c'est une réalité. Quelques précautions restent toutefois nécessaires.
01/04/2024  - Top 20 des groupes privés à but non lucratif

Un secteur en quête de reconnaissance

Chaque année, Géroscopie élabore une photographie du secteur. Si elle reste forcément parcellaire, elle permet toutefois de dresser un état des lieux de la santé des groupes comme de leurs attentes et perspectives pour l'année à venir. Analyse.
01/04/2024  - Tableau

Le tableau du Top 20

Cliquez-ici pour découvrir les chiffres 2022 des groupes privés à but non lucratif. ...
01/03/2024  - DOSSIER Hygiène du résident

La toilette comme marqueur, la douche comme indicateur...

Acte intime, la toilette est sortie de la sphère privée pour devenir un enjeu public de la qualité des prises en charge en Ehpad.
01/03/2024  - Autonomie

Toilette évaluative: un mot-clé, l'attention

La toilette n'est pas qu'un acte technique avec un temps compté dévolu par l'organisation de travail, voire minuté. Du moins, elle peut ne pas l'être, à l'exemple de l'Ehpad Dantjou-Villaros.
01/03/2024  - Temps soignant

La course contre la montre au quotidien

Temps chronométré, la toilette est paramétrée par les ratios insuffisants et la pénurie de personnels soignants. Pourtant, sur le terrain, les équipes ne lâchent pas.
01/03/2024  - Livre

La toute première fois: des élèves aides-soignantes témoignent

Un livre « impudique » présente la toilette comme un rite initiatique mettant à l'épreuve la pudeur des futures soignantes.
01/02/2024  - DOSSIER Adapter le logement

Vieillir à domicile, l'enjeu de la prévention

Anticiper la perte d'autonomie pour faciliter le maintien à domicile est devenu l'enjeu de la prochaine décennie. Pour ce faire, des accompagnements et des aides financières existent. Explications.