Organisée chaque année par le SEST1, ce prix récompense les initiatives des entreprises adhérentes pour leurs innovations en matière de prévention des troubles musculo-squelettiques et d'accompagnement du handicap.

En 2019, les prix Catégorie TMS ont été remis à des organisations aussi diverses que la mairie de Cachan (94), Engie ou Edenred. En 2018, le 1er prix a été attribué à La Maison du Grand Cèdre, EPHAD situé à Arcueil et appartenant au groupe ADEF Résidences, pour sa chaise de relevage, plus connue sous le nom de Raizer.

Le Raizer, une solution en cas de chute

Parce que les chutes sont fréquentes en EHPAD et que les personnes ne peuvent pas toujours se relever seules, Liftup a breveté Raizer, une aide pour faciliter le travail des équipes. Cette chaise est une alternative de relevage rapide. Moins de 30 secondes suffisent pour redresser une personne pouvant peser jusqu'à 150 kg sans effort physique de la part du soignant.

Comme l'explique Anouk Paljkovic, psychomotricienne à La Maison du Grand Cèdre, « nos équipes sont souvent confrontées à la chute de résidents. S'il est aisé de les aider en journée, car le personnel est présent en nombre important, les effectifs réduits la nuit rendent certaines situations plus délicates. De même, nous utilisons fréquemment le lève-malade. Mais nos chambres ne sont pas toujours très accessibles, obligeant les soignants à fournir d'importants efforts physiques. Ces deux raisons nous ont amenés à choisir le raizer. Pratique et simple d'utilisation, il se glisse partout, y compris dans les espaces exigus. »

Un dispositif global

Mais la démarche de prévention des TMS chez ADEF Résidences est plus vaste. En amorce, d'un important projet sur les risques professionnels, chaque établissement a désigné un référent santé au travail, ergothérapeute, psychomotricien, voire même infirmier quand il n'y a pas d'ergothérapeute, formé 6 jours durant. « Nous avons ainsi réalisé un état des lieux sur les causes des accidents du travail. Il a révélé qu'ils étaient principalement liés à la la manutention de personnes, dont le relevé de chute », ajoute Anouk Paljovik. Pour résoudre cette problématique, outre le raizer, les équipes ont bénéficié de rails de transfert dans les chambres mais aussi de guidons et verticalisateurs.

Des difficultés d'utilisation

L'une des principales difficultés semble liée au turn-over des équipes. « Il faut sans cesse reformer les personnels à l'utilisation de ces outils», ajoute Anouk Paljovik. « Les rails de transfert sont bien connus du personnel qui n'a pas d'appréhension à les manipuler. C'est plus difficile en revanche pour le raizer. Il n'y en a qu'un dans l'établissement et il faut faire l'effort d'aller le chercher. Et ce, malgré ses résultats incontestables. Libre de ses mouvements, le soignant est disponible pour le résident. Il peut dès lors se concentrer sur la réassurance de la personne âgée étendue au sol. » Quoi qu'il en soit, et grâce à l'ensemble des outils et formations mis en place, le nombre d'accidents du travail a été divisé par deux ans dans l'établissement.

Un succès pour tout le monde.