« Le budget alimentaire de mon établissement ne cessait d'augmenter, sans que nous n'en comprenions les vraies raisons. Nous avons alors fait réaliser un audit et constaté que nous jetions chaque jour 290 gr de déchets alimentaires par résident. En soi, ce chiffre peut paraître insignifiant, mais multiplié par 105 résidents sur 365 jours, nous atteignions alors 11,8 tonnes.

Nous avons alors diminué les quantités de viande de 20 %, et de légumes de 30%. Et ce tout en continuant à jeter. Bien que l'équipe se soit très vite emparée de la problématique, cette mesure a été mal comprise au début par les familles comme par les équipes.

En 6 mois, nous sommes pourtant passés de 290 gr à 75 gr de déchets quotidiens. Aujourd'hui nous évoluons entre 60 et 65 gr. Nous avons divisé par 4 nos biodéchets mais nous avons surtout réinvesti l'argent économisé dans un appareil permettant de revaloriser nos propres déchets. Tous les légumes jetés sont ainsi transformés en engrais actif pour le jardin et les massifs de fleurs. Les investissements sont nombreux et forment un cercle vertueux : les gains financiers ont permis de racheter des lampes led moins énergivores, et d'équiper la cuisine de matériels plus performants et économes.

Nous venons de réaliser une enquête auprès des familles. Les résultats sont très satisfaisants puisque la grande majorité affirme comprendre et soutenir notre démarche. Ils nous reprocheraient même de ne pas assez communiquer. Nous avons pourtant créé un comité réunissant tous les métiers de l'établissement, auquel les familles peuvent participer. C'est essentiel que personne ne soit oublié.

Quant à « Maison gourmande et responsable, bien sûr que nous allons participer. Nous avons d'ailleurs proposé à Sud Est de restauration, qui gère plusieurs établissements dans la région de s'impliquer dans la démarche. Nous avons tous des choses à transmettre et nous devons surtout prouver que nous pouvons arriver à réduire les déchets ».