Reçu le 15 mars dernier avec l'intersyndicale par Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités, Pascal Champvert dresse un bilan sans concessions de la situation et de l'avenir du secteur. Explications.
Emmanuel Macron n'a pas pris la mesure de la crise sociétale qui nous attend
Quelles sont les conclusions de l'entretien avec Agnès Buzyn ?
P. Champvert : Tout d'abord je souhaite souligner que c'était la première fois que la ministre acceptait de recevoir les professionnels du secteur. C'est un élément très positif car on ne peut pas entamer un dialogue de qualité sans se connaître. Mais il est vrai qu'en 30 ans d'activité à l'AD-PA, je n'ai jamais vécu une telle situation. Ne pas avoir rencontré la ministre presqu'un an après sa prise de fonction est une situation inédite. C'est quand même la preuve d'un dysfonctionnement grave entre l'État et les professionnels. Le contact direct est pourtant essentiel dans une démocratie. A l'issue de l'entretien, nous pouvons noter deux avancées : d'abord la ministre a entendu qu'il fallait arrêter de réduire les moyens alloués au secteur alors que tout le monde reconnait unanimement qu'il faut les augmenter. Les calculs ont été refaits et elle a fini par admettre que 25 % (et non 3 % comme annoncé) des établissements allaient souffrir de la convergence tarifaire (sur le soin). On a donc obtenu un moratoire pendant deux ans sur la convergence à la baisse dans les établissements. Nous espérons à terme la suppression de cette mesure.
Elle a aussi entendu qu'il fallait...