Dans le parcours de soins d'un patient âgé, la sortie d'hospitalisation est à très haut risque d'événement iatrogène du fait de modifications potentielles à l'échelle du patient et de son traitement. Après une première phase expérimentale entre octobre 2019 et juillet 2024 dans les Hauts-de-France, une deuxième phase de l'expérimentation article 51 Iatroprev d'optimisation des prescriptions médicamenteuses dans le parcours de soins de la personne âgée, dans l'objectif de réduire le risque iatrogène a été étendue en juin dernier aux Pays de la Loire, Bretagne et Occitanie. Le dispositif s'adresse aux patients de 65 ans et plus en hospitalisation à risque élevé d'iatrogénie et a pour objet de mettre en place auprès du médecin traitant et du pharmacien d'officine, un appui hospitalier d'expertise gériatrique et de pharmacie clinique dédié à l'optimisation médicamenteuse.

Un arrêté du 25 septembre officialise le nouveau cahier des charges « permettant d'ajuster le modèle en vue d'affiner les conditions d'implémentation sur d'autres territoires, ainsi que dans des établissements de santé de proximité, et d'en mesurer l'efficience ». Deux autres expérimentations 51 sur l'iatrogénie médicamenteuse chez les personnes âgées se sont terminées en juillet 2024 (Octave en Bretagne et Pays-de-Loire et Medisis en Grand Est). Un travail conjoint a été mené pour tirer les enseignements de ces trois expérimentations : atelier sur le bilan partagé de médication, partage d'expériences en communautés de pratiques, et coconstruction du cahier des charges IatroPrev 2.

Au total, sur les 3 ans d'expérimentation, l'effectif cible est de 3 085 patients âgés de 65 ans et plus en hospitalisation vivant à domicile ou résidant en Ehpad :

- Polypathologiques/polymédiqués hospitalisés avec 10 molécules ;

- présentant des facteurs de risque : 3 modifications thérapeutiques (médicaments à risque, marge thérapeutique étroite, arrêt, ajout, adaptation de posologie) ou une iatrogénie médicamenteuse (participation possible d'un médicament à l'hospitalisation) ou encore un événement iatrogène potentiel ou avéré pendant l'hospitalisation (ex : chute, insuffisance rénale, critères de fragilité type Fried).