Une étude danoise lève le tabou du « dental disgust » des soignants quand ils doivent intervenir dans des bouches « malades, douloureuses ou négligées ».

Quand les soins bucco-dentaires dégoûtent
Dans son Infolettre de juillet, l'association Acteurs de la santé publique bucco-dentaire (ASPBD) présente une étude danoise menée par une doctorante dans des structures pour personnes âgées sur un sujet tabou : le dégoût dentaire ressenti par de nombreux soignants lorsqu'ils doivent intervenir dans des bouches malades, douloureuses ou négligées. L'étude, en accès libre, est publiée par la revue Sociology of Health & Illness.
« Ce ressenti, appelé dental disgust, reste largement inavoué, car jugé inapproprié, honteux, voire incompatible avec l'image attendue du « bon soignant » », écrit l'ASPBD. Les conséquences ? Des soins bucco-dentaires reportés, bâclés ou évités.
L'autrice « ouvre des pistes concrètes » :
- Formation spécifique des soignants ;
- Intégration des soins bucco-dentaires dans les routines professionnelles et les logiciels de soins ;
- Création d'un espace de parole sécurisant au sein des équipes ;
- Soutien managérial dans la prise en charge de cette dimension émotionnelle du travail.
« Cette publication rappelle une évidence trop souvent oubliée : prendre soin, c'est aussi prendre en compte ce que le soin fait au soignant », conclut l'ASPBD qui,
par ailleurs, lance un appel à communication en odontologie gériatrique pour sa prochaine Journée de santé publique dentaire du 13 novembre et rappelle que l'ARS Ile-de-France a lancé un kit d'outillage sur l'hygiène bucco-dentaire des personnes âgées en Ehpad.