A 50 ans, La résidence La Roseraie se réinvente avec audace. Et construit déjà le modèle d'accompagnement de demain.
L'Ehpad La Roseraie, un modèle d'innovation
Après un demi siècle, La Roseraie, située à Geste (49) a engagé un vrai lifting. S'il s'agit bien sûr d'une mise aux normes de confort et de sécurité, c'est un chantier beaucoup plus vaste et profond qui s'est ouvert il y a quelques mois. D'un Ehpad classique de 70 chambres dont 50 sans douche privative, La Roseraie entend devenir une plateforme de services multimodale. « Mon rêve pour l'avenir, c'est que mon établissement sous sa forme actuelle n'existe plus », explique Christophe Gillard, aux commandes depuis cinq ans.
De fait, c'est une mutation profonde qui s'exerce aujourd'hui. Avec un leitmotiv pour ligne directrice : tout ce qu'on entreprend à l'intérieur de l'Ehpad doit être transposable à l'extérieur, au domicile notamment. En clair, cela signifie qu'aucune solution ne peut être validée si elle n'est pas externalisable. L'innovation, qu'elle soit technique ou humaine, ne peut être attachée à la structure physique, mais doit être conçue pour répondre aux enjeux du vieillissement et s'adapter à la diversité des solutions d'accompagnement.
Innovations technologiques et expérimentations
C'est la partie émergée de l'iceberg : des produits technologiques, conçus pour s'adapter aux lieux et aux besoins propres. L'appel malade n'utilise plus la solution DECT, qui le lie à la structure, mais prend la forme d'un médaillon équipé d'une carte SIM, reliée à un service par la téléphonie. Un modèle d'exosquelette est également en test pour soulager les soignants lors des manipulations quotidiennes. « Nous travaillons aussi sur l'ergonomie de l'habitat, par le mobilier notamment. Il s'agit ici d'intégrer un dispositif domotique à la tête du lit pour l'installer aisément où la personne le souhaite, sans contrainte de prises. Le lit ne devient plus l'élément central du décor. Enfin, nous développons avec La Poste une boîte vocale pour grouper la totalité du matériel connecté, y compris la domotique de l'habitat, en respectant les normes RGPD. L'ambition est à terme de pouvoir réaliser la télémédecine, directement dans la chambre, à l'Ehpad ou à domicile. »
Innovations managériales
Au-delà de la responsabilisation individuelle, Christophe Gillard a beaucoup retravaillé ses indicateurs pour bénéficier d'une plus grande latitude financière et se donner les moyens de ses ambitions. C'est ainsi que le pathos est passé de 151 à 251, et le GMP de 650 à 796, dégageant pas moins de 390 000 euros supplémentaires. « Cela permet de recruter du personnel en nombre suffisant (selon le projet que notre société propose aujourd'hui), d'équiper l'établissement de matériels divers, comme des lave-dentiers, pour soulager les soignants et dégager du temps de convivialité, ou encore embaucher un coach sportif pour un échauffement matinal. Au-delà de bénéficier d'une bonne image, La Roseraie ne souffre ni d'absentéisme ni de turn-over. Cet été, j'ai même reçu des candidatures d'aide-soignantes en recommandé sans avoir publié d'annonce », s'étonne encore le directeur. Côté recrutement, Christophe Gillard cherche des profils atypiques. « Nous privilégions l'apprentissage, le savoir-être et l'envie, puis nous envoyons les personnes en formation. Un dispositif qui implique une stabilité des équipes en place. » Et alimente un système vertueux qui ne semble pas avoir dit son dernier mot...