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10/04/2025  - Santé publique  17848

L'ANSM lance une campagne sur le bon usage des benzodiazépines

Le message consiste à rappeler que dans la prise en charge de l'anxiété et de l'insomnie, ces médicaments doivent être prescrits sur la durée la plus courte possible.


La France est le 2e pays le plus consommateur de benzodiazépines en Europe, après l'Espagne. En 2024, plus de 9 millions de français ont été traités par une benzodiazépine. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé le 10 avril une campagne pour favoriser le bon usage de ces médicaments indiqués dans le traitement de l'anxiété et de l'insomnie sévères. En effet, bien qu'efficaces ils ne sont pas sans risques, et, en France, ils sont prescrits sur des durées trop longues. Le message consiste à rappeler que dans la prise en charge de l'anxiété et de l'insomnie, ces médicaments doivent être prescrits sur la durée la plus courte possible. Ils constituent une aide temporaire pour atténuer les symptômes et non un traitement de la cause.

Le profil de sécurité particulier de cette classe de médicaments (risques de dépendance, de chute, de troubles de la mémoire, de somnolence, risque lié à la conduite ...) reste, pour l'ANSM, un sujet de préoccupation. Elle rappelle que la durée de traitement est de quelques jours à 3 semaines pour les hypnotiques, utilisés pour les insomnies, et ne doit pas dépasser 12 semaines pour les anxiolytiques.

L'ANSM identifie deux cibles majeures à informer :

- Les jeunes adultes de 18 à 25 ans, car près d'1 personne sur 4 de moins de 30 ans, prenant ou ayant pris des benzodiazépines, affirme ne pas connaître le risque de dépendance ou celui pour la conduite et l'utilisation de machines ;

- Les seniors de + 65 ans qui constituent la population la plus concernée par le mésusage. Elle est la plus consommatrice de benzodiazépines, avec des prescriptions souvent sur de très longues durées et des risques identifiés importants comme les chutes avec des conséquences potentiellement graves.

Les professionnels de santé, et en priorité les médecins et les pharmaciens sont invités à relayer ces messages auprès de leurs patients.