Igas
08/07/2025  - Rapport Igas  18124

Éducation thérapeutique : Asalée a quatre mois pour redresser la barre

A la suite d'un rapport très sévère de l'Igas, le gouvernement somme l'association gestionnaire du dispositif Asalée de se réformer.


« Multiples dysfonctionnements », « nombreuses irrégularités » : rendu public le 4 juillet, le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le dispositif Asalée dénonce l'absence de pilotage financier, les conflits d'intérêts dans les marchés, la confusion entre prestataires et direction, non-publication des comptes depuis 2022... « autant d'éléments incompatibles avec la poursuite d'un financement public ».

Pour rappel, le dispositif Asalée, très souvent cité en exemple voire érigé en modèle, permet à des malades chroniques de bénéficier gratuitement de séances d'éducation thérapeutique délivrées par une infirmière sur prescription d'un médecin. La gestion de ce dispositif est assurée par l'association Asalée qui emploie plus de 2 000 infirmières sur l'ensemble du territoire national (9000 médecins collaborent). L'assurance maladie assure le financement de cette association à hauteur de 104 millions d'euros en 2024, soit 98 % des ressources.

Le rapport de l'Igas vient de conduire à une mise en demeure de Catherine Vautrin et Yannick Neuder à l'association qui le gère : elle a quatre mois pour redresser la barre. Le gouvernement lui demande « instamment » de se conformer aux recommandations formulées par le rapport et de remettre en ordre sa gestion et son organisation.

En parallèle, les ministres lui ont demandé de travailler avec un tiers indépendant, chargé de contrôler la mise en oeuvre des mesures correctrices et la mise en place d'une direction opérationnelle capable de conduire les réformes nécessaires.

Le gouvernement « reste attaché à la poursuite du dispositif » et «à titre exceptionnel », les ministres annoncent avoir proposé une prolongation transitoire de quatre mois de la convention avec l'Assurance Maladie (jusqu'à fin octobre 2025) pour lui donner le temps d'assainir sa gestion, sous réserve que l'association Asalée démontre sa volonté réelle de se réformer pour continuer à bénéficier d'un financement public