Il est possible de déterminer la prévalence de la dénutrition dans une population de séniors vivant à domicile via le questionnaire de dépistage Snaq ou en se basant sur les critères de dénutrition du Glim. Quel est l'impact de la méthodologie utilisée ? Une étude transversale d'observation hollandaise présentée par le Cerin tente de répondre à cette question en examinant les données issues de deux échantillons de 1745 personnes représentatives des plus de 65 ans aux Pays-Bas.

Le Snaq et le Glim aboutissent respectivement à un résultat de 8,5 % de personnes dénutries vs 7,1 %.

Snaq- Le Short Nutritional Assessment Questionnaire est un outil d'évaluation rapide et simple des patients dénutris et à risque de dénutrition : les participants ayant un périmètre brachial bas (circonférence du bras, ndlr) et/ou ayant perdu involontairement 4 kg ou plus au cours des 6 derniers mois sont considérés comme dénutris, ceux rapportant avoir eu un faible appétit la semaine précédant l'enquête, combiné à une mobilité limitée, sont considérés comme à risque de dénutrition ;

Glim- L'utilisation des critères de dénutrition Global Leadership Initiative on Malnutrition, issus d'un consensus international permet de poser, en contexte clinique, un diagnostic chez les patients à risque de dénutrition : les participants présentant au moins un critère phénotypique (parmi la perte de poids involontaire, un indice de masse corporelle bas et une masse musculaire réduite) et un critère étiologique (parmi la réduction des apports alimentaires / de l'assimilation des nutriments et une pathologie / un état inflammatoire), sont diagnostiqués en état de dénutrition.

Pour l'ensemble de l'échantillon, la prévalence de la dénutrition, déterminée par le Snaq s'élève à 8,5 %. Faute de données disponibles pour déterminer la prévalence de la dénutrition sur tout l'échantillon en utilisant les critères du Glim, les auteurs ont ensuite travaillé sur un sous-échantillon de 700 personnes pour lesquelles l'ensemble des critères du Glim étaient présents. Dans ce sous-échantillon qui s'avère être plus jeune et en meilleure santé que l'échantillon global, la prévalence de la dénutrition s'élève à :

- 5,4 %, sur la base du Snaq;

- 7,1 % sur la base du Glim.

Les femmes, les personnes de plus de 85 ans, et celles vivant seules sont plus à risque de dénutrition.

Les auteurs rappellent les autres facteurs de risque importants à identifier et à prendre en compte pour les professionnels de santé : les problèmes de déglutition, une santé orale dégradée et les symptômes dépressifs.