Cette fois, ça y est ! La loi Grand âge, ou devrais-je dire Générations solidaires, est enterrée ! Jetée aux oubliettes ! Bien sûr, des mesures financières conséquentes ont été annoncées pour le prochain PLFSS (les professionnels du médico-social ne sont pas complètement oubliés). Mais comment pourraient-elles remplacer une ligne directrice, un projet de société, un cadre dicté par un exécutif fort pour préparer et accompagner le choc démographique, et ses conséquences, pourtant maintes fois énoncées ?

Alors quoi ? Le conflit des générations aurait-il eu le dessus ? Les jeunes, marqués par la crise c'est certain, et loin de moi l'idée de minimiser les difficultés rencontrées, auraient ainsi fait pencher la balance de l'opinion, obtenu les faveurs politiques aux dépens des plus âgés. Parce qu'une élection, ça s'anticipe bien sûr...

Le passage de la loi Grand âge à Générations solidaires amorçait déjà un glissement vers la jeunesse. Même si certains y lisaient une volonté de maintenir un équilibre entre les âges, dans une société qui oeuvre à entretenir ces liens subtils et à limiter les effets d'un clivage néfaste.

L'abandon du projet de loi a anéanti le travail engagé depuis des mois et tué la confiance. Dire que les professionnels sont déçus est un euphémisme.

Mais voilà, à quelques mois des présidentielles, déjà retentit le tocsin de la mobilisation. Parce qu'on n'obtient rien sans faire de bruit, affirment certains.

Pourtant sur le terrain, ils sont là. Jeunes et vieux, professionnels et familles, résignés ou révoltés, mais toujours présents et engagés !