Dans le n° 128-avril 2021  -  Billet  11868

« Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler »

Le temps n'est bien évidemment pas encore au bilan. Mais le fait d'évoquer une « après-crise », même lente et progressive est déjà important. De cette crise sanitaire, sociale et économique qui, par ses contours erratiques, secoue et terrifie encore le monde entier, il nous faut tirer quelques conséquences. Comme un point d'étape malheureusement. Et préparer « le jour d'après », pourrions-nous dire. Nous pourrions aussi utiliser l'image du verre à moitié vide ou à moitié plein.

Mes billets précédents évoquaient le fait que toute crise a des aspects bénéfiques. Ainsi, un consensus semble se dessiner sur les progrès immenses liés à l'ARN messager et la mise au point de plusieurs vaccins en des délais inespérés. Cette technique, dont les recherches et expérimentations étaient déjà en cours avant la flambée du virus, devient un accélérateur dans bien des domaines, dont la lutte contre les cancers, par l'immunothérapie. Mais cette période nous a aussi confirmé combien la communication pouvait se révéler la meilleure et la pire des choses. Surtout lorsqu'elle est utilisée sans tenir compte des principes de nos aînés : réfléchir avant de parler. Et parfois se taire.

Pardonnez-moi d'évoquer pour conclure un sujet plus qu'important et qui me tient personnellement à coeur : la fin de vie. Ce débat est réapparu en pleine tourmente où chaque jour le décompte des personnes décédées se banalisait, malheureusement. En suscitant bien des commentaires, à l'emporte-pièce. Le vrai sujet est celui de la souffrance et de son accompagnement en soins palliatifs. Avant d'ajouter des lois, exercice classique de notre pays, regardons et appliquons celles, méconnues, qui existent et ont fait l'objet de tant de réflexions.

01/04/2024  - Partie III

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Dans les deux précédentes contributions autour de la valorisation des métiers de l'accompagnement des aînés les plus fragiles, nous évoquions les questions de management et d'évolution sociologique des manières d'aborder la vie professionnelle. Mais l'enjeu est aussi de repenser le fonctionnement administratif.
01/04/2024  - Chronique

Un café dans mon Ehpad!

Madeleine de Proust d'une France de carte postale, le café de village constitue souvent le seul lieu de rencontre et d'échange alors même que selon l'INSEE, 62 % des communes ne disposent plus d'aucun commerce.
01/04/2024  - Billet

Salut Richard

C'était d'abord une voix forte. Qui ouvrait des voies. Celles qu'il a défendues tout au long de sa carrière. Brillant et apprécié pour ses redoutables compétences lors des débats car travaillées constamment, méthodiquement, désintéressées et reconnues.  ...
01/03/2024  - Billet

Réjouissant de bon sens

Si j'étais taquin, j'aurais pu dire « décoiffant de bon sens ». Et Serge Guérin aurait su apprécier.  ...
01/03/2024  - Partie II

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Le vieillissement de la population implique de valoriser, d'accompagner et mieux rétribuer les professionnels de l'accompagnement des personnes fragiles. Une grande partie des métiers que l'on disait de vocation et qui relèvent aujourd'hui plutôt de l'engagement, pour éviter la notion religieuse et de sacrifice, ne trouvent plus preneurs.
01/02/2024  - Billet

L'espoir est dans la proximité

Bon, c'est désormais compris. Mais il en aura fallu du temps. Une grande majorité d'âgés veulent rester chez eux. Bien évidemment, la prise en compte de cette volonté n'était pas simple à structurer. Surtout lorsqu'on a fait le choix depuis des dizaines d'années d'un autre modèle reposant quasi exclusivement sur « l'établissement », par dogme ou conviction sincère, en particulier depuis 2003 et la grande canicule qui a traumatisé familles et politiques. ...
01/02/2024  - Partie I

Pas de société de la longévité sans valoriser les métiers du care

Répondre aux enjeux du vieillissement passera par la mise en oeuvre d'une société du care où l'accompagnement bienveillant et mutuel peut contribuer à sortir de la fragilité et aider chacun à devenir auteur de sa vie.
01/12/2023  - Billet

Vulnérables et capables

Fêter une ou un centenaire dans un établissement n'est plus une exception. Tant mieux. Pour autant, doit-on ne voir de cet âge, si souvent associé à une certaine déchéance, que cette facette festive et considérée comme une performance, accompagnée le plus souvent par les autorités et les médias locaux ? Il est d'autres réflexions qu'il faut considérer. Anne-Solen Kerdraon (théologienne à l'Institut catholique de Paris), dont le nom ne vous vient pas spontanément à l'esprit, évoque lors d'un échange (avec Clotilde Hamon, journaliste pour Famille chrétienne) cette séquence de la vie dont le philosophe Paul Ricoeur soulignait déjà ces deux particularités humaines : vulnérable et capable. ...
01/12/2023  - Partie II

Les «Fractures françaises» sont-elles une affaire d'âge?

À partir de l'étude « Fractures françaises », réalisée par Ipsos pour le Cevipof-Sc Po, nous avions le mois dernier constaté que les retraités sont plutôt plus confiants dans les institutions de la société que le reste de la population. Il apparaissait aussi que le critère social était bien plus prégnant que le fait générationnel pour expliquer les différences de ressentis.