Avec ses 25 résidents à l'année, ses 12 places d'accueil de jour, une place d'hébergement temporaire et quelques personnes âgées qui s'invitent à déjeuner dans l'établissement, l'EHPAD Sain t-Joseph ferait presque figure de maquisard. Dernier bastion contre les mastodontes privés. Mais comment ce petit EHPAD résiste t-il ?
Saint-Joseph, l'EHPAD qui fait de la résistance...
« D'abord il faut y croire », s'exclame l'énergique directrice Dominique Douenne, aux manettes de l'établissement depuis plusieurs années. « Et motiver les équipes, 24 employés à temps partiel, soit 18 équivalents temps plein, pour qu'elles soient présentes aux côtés des résidents, qu'elles assurent leur mission première d'accompagnement même si nous sommes très sollicités par les exigences administratives. »
Une association en soutien
Bien sûr, l'équipe seule ne peut répondre à l'ensemble des besoins. L'EHPAD s'appuie donc sur une association, totalement indépendante, qui participe à la gestion et au fonctionnement de l'établissement. Son soutien se traduit par un accompagnement bénévole pour faciliter les animations. « Nous sommes installés à Arcachon, en bordure de plage », explique Dominique Douenne. « Les balades y sont très agréables. Grâce aux bénévoles, et aux familles, les résidents peuvent encore tremper leurs pieds dans l'eau. Mais les bénévoles permettent aussi la réalisation d'une pièce de théâtre annuelle, associant personnel, conjoints du personnel , résidents et leurs familles, des ateliers de chant, l'animation de jeux de société (mots croisés, scrabble...). » L'association soutient aussi l'EHPAD dans la réalisation de ses tâches administratives : remboursement des formations, classement... « Le dialogue est essentiel pour fidéliser les énergies. D'ailleurs mon bureau est toujours ouvert et accessible à tous », ajoute Dominique Douenne.
L'aide sociale pour tous
« Tous les lits de l'établissement sont habilités à l'aide sociale », indique la directrice. « Et comme pour tous les EHPAD, les tarifs sont fixés par l'Autorité de tarification; pour nous, ils s'élèvent à 63 euros par jour. » De quoi créer une liste d'attente longue comme le bras, et ce dans tous les services.
Mais ce qui compte ici, c'est l'état d'esprit, la philosophie impulsée par la Congrégation des soeurs de Saint-Joseph. Pas de soutien financier mais une volonté affichée d'agir dans l'esprit de l'aide sociale.
Des projets à faire pâlir les plus grands
Pas question pour la directrice de s'endormir sur ses lauriers. Ici les projets fleurissent en tous sens. En cours, une volonté de se rapprocher d'un autre établissement associatif pour mutualiser les services et gagner en efficacité notamment sur le plan administratif. Côté soin, le médecin coordonnateur développe un projet de télémédecine conjoint à plusieurs EHPAD sur le bassin sud. « Depuis deux ans, nous travaillons beaucoup avec le dispositif MAIA pour améliorer la communication entre les professionnels sur les parcours des personnes âgées. Il s'agit pour nous de faire connaître la structure auprès des services à domicile, d'accéder à des projets communs comme une permanence à plusieurs établissements d'un service infirmier de nuit ou de signer des conventions de partenariat pour permettre à l'établissement une approche de soins plus spécifique dans les domaines des soins palliatifs, de la géronto-psychiatrie... ».
Bref de quoi susciter des envies et donner l'exemple. Chapeau bas Madame.