20/04/2017  -  Soins  7339

Le "pour ou contre" le déremboursement des médicaments Alzheimer se poursuit

Marisol Touraine a reporté la décision sur le non-remboursement des médicaments anti-Alzheimer. Satisfaction de l'association France Alzheimer mais colère des syndicats des médecins généralistes. Ce dossier reviendra sur le bureau du prochain ministre de la Santé...

En octobre dernier, la Commission de la transparence, en charge de l'évaluation des médicaments au sein de la Haute Autorité de Santé (HAS), a préconisé de ne plus rembourser quatre médicaments prescrits contre les symptômes de la maladie d'Alzheimer, en raison d'un "service médical rendu insuffisant". Et depuis, le camp du "pour" (qui compte dans ses rangs l'association France Alzheimer ou la Fédération des Centres Mémoire) et le camp du "contre" (les syndicats de médecins libéraux MG France, la FMF, le Bloc et la CSMF) rivalisent d'arguments sur cette question.

Marisol Touraine s'était engagée à ne pas dérembourser ces médicaments "?tant qu'il n'existerait pas de parcours de soins garantissant une prise en charge adaptée aux malades d'Alzheimer". Pour y voir plus clair, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a alors demandé un rapport à Michel Clanet, professeur de neurologie au CHU de Toulouse et président du comité de suivi du Plan maladies neuro-dégénératives 2014-2019. Ce rapport, remis le 11 avril, ne plaide pas vraiment pour la fin de la prise en charge de ces molécules par l'Assurance-maladie : "le déremboursement de ces médicaments sera probablement à l'origine d'une perte de chance pour certains patients, en particulier ceux qui sont atteints d'une démence à corps de Lewy avec troubles comportementaux".

Marisol Touraine a annoncé, la mise en oeuvre "dès 2017" de mesures préconisées par le rapport pour les malades d'Alzheimer, comportant notamment une revalorisation des consultations de médecine générale et l'ouverture de nouvelles unités spécialisées. "Ce n'est qu'au terme de la mise en oeuvre de ces mesures que la question du maintien ou non du remboursement des médicaments aujourd'hui prescrits dans le traitement symptomatique de la maladie pourra se poser ", a précisé la ministre de la Santé dans un communiqué.

"Dépenser inutilement 90 millions d'euros"

En clair, c'est le successeur de Marisol Touraine, avenue de Ségur, qui prendra la décision de dérembourser - ou non - ces molécules. "Cet effet d'annonce évite à la ministre de trancher la question du déremboursement des médicaments anti-Alzheimer, jugés inefficaces", critique Dr Jean-Paul Ortiz, Président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF)."

" Alors que l'argent manque pour accompagner les malades et les aidants à domicile, notre pays va continuer à dépenser inutilement 90 millions d'euros chaque année !", s'insurge MG France, syndicat de médecins généralistes. Qui recommande "de nouveau" aux médecins "de ne pas prescrire ou renouveler ces médicaments dès lors qu'aucun bénéfice tangible n'a été constaté par eux ou par l'entourage du patient, ce qui est le cas pour la quasi totalité des patients".

Pour sa part, France Alzheimer se déclare "satisfaite" du report du déremboursement éventuel des quatre médicaments concernés, L'association assure toutefois qu'elle restera "attentive car cette annonce intervient en période de transition politique et peut donc être remise en cause à l'issue de l'élection présidentielle".

25/04/2024  - Nomination

Pierre Pribile nouveau DSS

Secrétaire général des ministères chargés des Affaires sociales depuis 2022, Pierre Pribile est officiellement nommé directeur de la sécurité sociale par décret du 24 avril en remplacement de Franck Von Lennep.
25/04/2024  - Ehpad publics

Hausse de 5%: «un ballon d'oxygène» pour la FHF

La FHF commente le projet d'instruction budgétaire 2024, présenté par le ministère le 22 avril aux fédérations du grand âge.
25/04/2024  - Loi Rist

Certificat de décès: le décret est paru

Comme prévu, un décret publié jeudi 25 avril élargit à l'ensemble du territoire national l'expérimentation de la rédaction des certificats de décès par les infirmières diplômées d'Etat volontaires ayant suivi une formation spécifique. Il supprime aussi la condition d'indisponibilité d'un médecin dans un délai raisonnable et il autorise la saisie électronique des certificats de décès par elles. ...
24/04/2024  - Ehpad

Annonce des 650 millions d'urgence: les premières réactions

Confirmée par Fadila Khattabi sur France Inter, l'augmentation des dotations de l'Etat de 5% pour les Ehpad publics et associatifs et 3% pour les Ehpad commerciaux (« car eux ont la possibilité de moduler les tarifs hébergement en fonction des ressources des personnes, ce que ne peut pas faire le public aujourd'hui », explique la ministre) suscite évidemment les réactions du secteur du grand âge. Voici les premières.
24/04/2024  - Expérimentation

Fusion des sections soins et dépendance: des départements réticents

Certains départements craignent que l'expérimentation se traduise par une centralisation de la gestion des Ehpad par les ARS et ses conséquences sur l'équilibre territorial, notamment en milieu rural.
24/04/2024  - Fond d'urgence

650 millions d'euros pour les Ehpad

Face à la crise traversée par les Ehpad publics, Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes âgées, annonce une hausse de 5 % des financements, dans le cadre du budget voté pour 2024.
24/04/2024  - Loi immigration

Régularisation des sans papier dans les métiers en tension Mode d'emploi

Les préfets instruiront au cas par cas les demandes effectuées via un formulaire de demande d'admission exceptionnelle au séjour et d'autorisation de travail au titre des métiers en tension.
23/04/2024  - Nouveautés

Tableau de bord: les SAD aussi + un indicateur de fragilité du bâti

La campagne 2024 du tableau de bord a démarré le 18 avril avec deux grandes nouveautés : l'intégration des services d'aide à domicile, et la création d'un indicateur de fragilité bâtimentaire pour les Ehpad.
23/04/2024  - Cour de cassation

Curatelle: quand la cécité totale n'empêche pas l'expression de la volonté

Une altération des facultés corporelles ne permet la protection que si elle empêche le majeur d'exprimer sa volonté, confirme la Cour de Cassation.