Le Comex fait partie des diverses instances de direction de l'entreprise/du groupe. Restreint autour des principaux dirigeants et cadres, cet organe a pour mission principale de piloter la stratégie et sa mise en oeuvre. Le point sur ce premier cercle de pouvoir, lieu d'échange, d'analyse, de réflexion et de prise de décision stratégique partagée.
Le Comex, quésako ?
Le Comex - et non pas la Comex, Compagnie maritime d'expertises pionnière de l'industrie hyperbare ! - est l'acronyme du Comité exécutif. Selon la taille ou la culture de l'entreprise, on parle aussi de Codir, pour comité de direction.
En pratique, leur rôle est sensiblement le même : regrouper, à intervalles réguliers (mensuel, bi-mensuel, hebdo... selon les projets ou les phases dans lesquelles se trouve le groupe ou l'entreprise), les différentes fonctions de l'entreprise1 à des niveaux stratégiques. Comex ou Codir, il s'agit donc avant tout d'instances décisionnaires qui oeuvrent pour la pérennité et la croissance de l'entreprise et/ou du groupe. Selon Bruno Tesson, du Campus des dirigeants, « le Codir est un levier de croissance pour l'entreprise. Il participe fortement à la structuration de l'organisation. Il favorise la cohésion et l'implication autour du projet. Il permet au dirigeant de s'appuyer plus fortement sur ses proches équipiers, de se dégager progressivement de l'opérationnel et de se consacrer plus pleinement à sa propre mission. »
Des indicateurs de performance en appui
Concrètement, le Comex est l'occasion pour les responsables de services et membres de direction qui s'y retrouvent -l'équipe doit être relativement resserrée- de réfléchir, d'échanger sur les orientations et enjeux de l'entreprise/du groupe, et de participer à des décisions et arbitrages stratégiques. Pour ce faire, ses membres échangent notamment autour des indicateurs de performance propres à chaque direction/service en vue d'étayer, ou pas, certaines orientations stratégiques. Le résultat opérationnel, qui, selon Hervé Morel, professeur associé à HEC Paris, « est la mesure de la capacité du business model à générer du profit », est ainsi regardé à la loupe tout comme le flux de cash dégagé par l'activité dans l'année, « en prévisionnel, un élément qui structure le business plan et qui permet de comprendre dans quelle phase stratégique se trouve l'entreprise », ou encore, le coût moyen pondéré du capital qui représente « la synthèse de l'attente des apporteurs de capitaux ».
En pratique
En principe, chaque Comex ou Codir doit prévoir un ordre du jour (en privilégiant une approche projet) auquel il convient de se tenir au risque de déborder sur les affaires courantes de l'entreprise et/ou du groupe qui n'ont pas lieu d'être évoquées dans ce cadre.
Bruno Tesson préconise par ailleurs de « clarifier les comportements et postures attendues de la part des membres du Codir, définir et respecter des règles pour la préparation des réunions, la prise de décision, le suivi des actions, l'évaluation régulière du fonctionnement du Comex » mais aussi de « respecter les prérogatives du Comex/Codir », c'est-à-dire de « ne pas créer de circuits de décision parallèle ». Enfin, il recommande aux dirigeants d'« adopter des comportements qui favorisent l'expression de chacun, la confrontation des idées, l'émergence de vrais consensus chaque fois que cela est possible et, dans le cas contraire, réaliser de vrais arbitrages ».
À noter, si ces instances sont collégiales, avec une prise de décision partagée, c'est toutefois le président qui tranche et décide de la direction à prendre en lien avec la stratégie définie.
Quelles orientations stratégiques dans le médico-social ?
Dans les Codir ou Comex des entreprises et/ou groupes du secteur médico-social sont abordés des sujets aussi stratégiques que la diversification des activités (services à domicile, résidences services seniors, hôpital de jour, développement d'établissements d'accueil du jeune enfant (EAJE) pour le compte de collectivités ou d'entreprises installées à proximité des Ehpad2...), l'immobilier (entre propriété et location), l'accroissement de l'expertise humaine et technique des personnels au sein des structures, la structuration de l'entreprise/du groupe, le développement dans les meilleures localisations ou encore celui de nouveaux marchés à l'échelon européen ou à l'international... Certains groupes indiquent ainsi dans leurs rapports d'activité avoir créé dans le cadre de leur comité exécutif, « en raison d'une forte volonté de poursuivre [leur] expansion en Europe [...] une Direction du développement international avec pour mission d'explorer de nouvelles géographies sur des marchés proches de ceux que nous connaissons ».
Comex fantômes ou shadow Comex
Récemment, des shadow Comex ou comités de l'ombre ont par ailleurs émergé çà et là dans certains grands groupes. Faut-il y voir un phénomène de mode ou une bouffée d'oxygène salutaire, voire un moyen de retenir des talents potentiels..., une difficulté à laquelle de plus en plus d'entreprises sont aujourd'hui confrontées ? S'ils n'ont pas à proprement parler de pouvoir décisionnaire, ces déclinaisons des Comex traditionnels peuvent s'avérer une source d'inspiration précieuse. Composées exclusivement d'une sélection de jeunes collaborateurs issus de différents métiers, ces réunions parallèles peuvent en effet éclairer les dirigeants sur les mutations à venir, notamment sur les sujets en lien avec la révolution numérique, les aiguiller sur de nouvelles perspectives de développement qu'ils n'auraient pas perçues ou appréhendées comme il le faudrait à défaut d'être eux-mêmes des digital natives capteurs de nouveaux usages...
Danielle Julié - Richard Capmartin
Cabinet RC Human Recruitment