Dans le n° 72-septembre 2016  - Hygiène des locaux  5857

L'entretien des locaux, une obligation, une nécessité

Chambre, salle de bain, couloirs, cuisine... Les locaux d'une maison de retraite sont soumis à des règles d'entretien, souvent proches de celles réservées aux structures sanitaires. Pourtant elles restent mal connues ou difficilement applicables dans certains établissements.

Des sources d'information multiples et complémentaires

Les recommandations en matière d'hygiène des locaux émanent de sources multiples. Et il est souvent difficile de s'y retrouver. D'un côté le cadre référentiel, édicté par le Code de la santé publique et le Code du travail, propose des textes de lois liés à l'environnement juridique des établissements sanitaires. Ces textes sont généralement connus des professionnels mais restent mal appliqués car les maisons de retraite ne sont pas des hôpitaux, explique Patrick Gonguet, formateur chez Audit, Conseil et Formation.

De l'autre, des professionnels, les hygiénistes, les C-clin, et bien sûr l'AFNOR, édictent des normes pour aider les établissements médico-sociaux. Ils émettent des recommandations ou des guides pratiques sur le nettoyage des locaux.

Enfin, les établissements peuvent être soumis à des obligations complémentaires liées à la signature d'une convention tri-partite (CTP). Parce que la qualité de l'accueil, l'image de marque de la maison de retraite et la sécurité des personnes âgées comme des personnels sont en jeu, exigences et process sont alors multipliés. Il s'agit d'une démarche interne qui peut rejoindre et guider le projet d'établissement. Mais il arrive qu'elle impose des règles trop exigeantes pour une bonne application dans les établissements, confirme Patrick Gonguet. Il semble alors difficile de dissocier ce qui relève de l'obligation ou de l'amélioration de la qualité .

Pas de réelles obligations

Si les hôpitaux sont aujourd'hui soumis à un cadre réglementaire strict, ce n'est pas le cas des établissements médico-sociaux, qui ne peuvent que s'appuyer sur des recommandations émanant de différentes structures. Et c'est normal. Considérées comme des lieux de vie, les maisons de retraite échappent aux contraintes liées aux pathologies lourdes portées par certains patients hospitalisés. Et même si l'état de santé de certains résidents peut être fragile, la grande majorité des personnes sont bien portantes et ne nécessitent que très peu de soins médicaux. Les établissements doivent donc définir et établir leurs propres règles, compromis juste et équilibré entre un lieu d'accueil respectant les habitudes de vie individuelles des personnes hébergées, la circulation d'acteurs divers (salariés, animateurs, bénévoles, familles...) et la gestion du risque infectieux lié à la collectivité. Chaque maison de retraite gérera des contraintes liées à ses caractéristiques propres (nombre de résidents, type de médicalisation et de prise en charge...). Les protocoles s'adaptant ainsi aux problématiques identifiées.

Assurer la propreté

Qui dit hygiène dit propreté. Mais rien ne sert de mener une politique de désinfection systématique car comme l'explique Patrick Gonguet, on ne peut désinfecter que ce qui est propre. Il convient donc de s'interroger sur les besoins réels de l'établissement et de distinguer nettoyage et désinfection. Le nettoyage permet d'éliminer les salissures sans altérer les surfaces, la désinfection d'inactiver les microbes pour protéger la santé. Le bionettoyage représente une alternative intéressante dans la mesure où il permet d'éliminer simultanément salissures et microbes sans abimer les matériaux, ajoute Patrick Gonguet. D'autant que tous les microbes ne sont pas dangereux pour l'homme. Seuls les microbes pathogènes sont susceptibles de transmettre des maladies.

Des règles claires et du bon sens

La contamination se fait généralement selon trois modes : le contact direct entre deux personnes (une poignée de main...), le contact indirect via une surface sale, ou par voie aérienne (éternuements, gouttelettes de salive). Pour éviter les situations d'épidémie (gastro-entérites, grippes...), qui obligent à la mise en place de protocoles spécifiques, le respect de mesures préventives est généralement suffisant. Il permet de maintenir un niveau de confort acceptable pour tous. D'ailleurs lorsque l'on souhaite revoir les protocoles internes, précise Karine Menuet directrice d'établissement, les CClin sont des partenaires précieux*. Ils peuvent nous aider à adapter et réajuster les procédures en fonction de la spécificité de la situation et des espaces (bâtiments, étages, couloirs). L'avenir semble être aux « Equipes mobiles d'hygiène », issues des hôpitaux, intervenant par convention dans les EHPAD de proximité.

Il est ensuite essentiel de favoriser l'appropriation des règles par tous et de partager les bonnes pratiques. L'évaluation permettra enfin de renforcer l'efficacité et la traçabilité des dispositifs. Intégrés à la démarche qualité, l'entretien et l'hygiène des locaux peuvent toujours être améliorés par la définition de zones d'intervention ou de zones « à risques », la qualification et la formation du personnel, l'identification de techniques et des produits utilisés, la rédaction, la validation, la planification et le respect des procédures.



Encadré : Où s'informer ?

Le site nosobase (nosobase.chu-lyon.fr/Reglementation/sommaire_reglementation.html) est une référence documentaire importante pour les établissements.

Le réseau CClin et Arlin - Réseau national de prévention des infections associées aux soins http://www.cclin-arlin.fr/

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