Dans le n° 139-mai 2022  - Zoom sur...  12837

De la Grande-Bretagne à l'Écosse

Avec 5,5 millions d'habitants, l'Écosse compte 20 % de personnes âgées de plus de 65 ans. Un chiffre qui augmente rapidement, et devrait encore croître de 50 % d'ici 2033.

En 2021, une personne sur 20 a perçu une aide sociale ou de services : 91 810 personnes ont bénéficié d'une aide à domicile, près de 46 000 personnes d'une allocation pour financer une place en établissement et près de 5 800 personnes d'une prise en charge pour un court séjour. Pour bien comprendre il faut remonter aux années 1990, durant lesquelles Margaret Thatcher a réorganisé le secteur. Si les établissements d'accueil pour personnes âgées étaient majoritairement publics, ils représentent aujourd'hui un très faible pourcentage. Les responsabilités de prises en charge notamment financières ont en effet été transférées aux autorités locales, qui, cherchant à réduire les coûts, ont décidé de ne soutenir que les personnes dont l'épargne n'excède pas 28 000 euros. Les autres doivent d'abord financer avec leurs propres deniers avant de pouvoir prétendre à une aide publique. C'est ainsi qu'au Royaume-Uni, 84 % des maisons de retraite relèvent désormais du secteur privé. La question du financement des établissements y est complexe. Theresa May a bien proposé une taxe sur la vente de la résidence principale post mortem, sans succès. Boris Johnson a quant à lui augmenté de 1,25 % les cotisations sociales sur les salaires. Mais cela ne semble pas suffisant.

En Écosse, le secteur social représente 8 % de l'activité globale, soit 210 000 salariés. 138 000 personnes exercent spécifiquement dans le secteur du grand âge, dont 75 000 personnes à domicile et 53 000 en établissement. Le pays compte 3 000 infirmières.

Des conditions de travail difficiles

En Écosse, le recrutement représente un coût très important pour le secteur. Les trois quarts des structures recrutent chaque jour. En effet, près d'un quart des salariés démissionne dans les trois premiers mois après avoir rejoint une organisation, 60 % dans les six mois. En cause, la réalité quotidienne du travail, le stress tant psychologique qu'émotionnel, les exigences réglementaires et les nécessaires qualifications, les salaires et conditions d'exercice, le regard de la société sur ces métiers. Pourtant le secteur du prendre soin représente le 4e pôle économique d'Écosse, soit un potentiel et une manne de développement immenses.

L'Écosse mène toutefois un travail approfondi autour du recrutement, du développement de partenariat, accompagne les fournisseurs au niveau local, développe les rôles de technicien et de navigateur des soins en utilisant le design pour créer de nouveaux métiers, des soignants sachant manier et utiliser les nouvelles technologies. Une manière de valoriser les métiers et de les rendre attractifs, voire à la pointe de l'innovation.

Soutenir le recrutement

La pandémie de Covid et le Brexit ont placé l'Écosse dans des difficultés humaines importantes, réduisant les possibilités de faire appel à des professionnels étrangers. Depuis le début de cette année 2022, un changement se dessine, du fait de la simplification des démarches administratives pour obtenir des visas internationaux. Pour aller plus loin et tenter de résoudre les difficultés liées à la pénurie de main-d'oeuvre, l'Écosse envisage déjà la création d'un service national du prendre soin, une ressource humaine qui pourrait devenir favorable à toutes les structures.


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