Réunis à Paris sur le thème "les nouvelles politiques vieillesse, pour une loi autonomie", les adhérents de la Fnadepa n'ont pas reçu de réponses concrètes à leurs interrogations. Reste que les intentions du gouvernement et les missions qu'il a lancées sont vastes, alors que les professionnels réclament seulement les moyens promis.
Colloque Fnadepa : des moyens, encore des moyens !
C'est bien ce qu'a souligné Claudy Jarry, président de la Fnadepa, en ouvrant le colloque. Les 147 millions d'euros promis pour financer la médicalisation des Ehpad ne seront pas suffisants. Les départements, les conseils généraux ne peuvent répondre aux sollicitations de l'Etat qui engagent les acteurs locaux dans des actions qui ne sont pas financées. « Quels que soient les thèmes abordés, il est impossible d'éluder la question des moyens. Sans ressources financières, et donc en personnel qualifié, l'attractivité du secteur continuera de se dégrader avec les conditions de travail, et la grande réforme sociétale attendue pour 2014 ne pourra atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée ».
Luc Broussy, responsable de la mission "adaptation de la société française au vieillissement de la population", a souligné qu'il faut adapter la société au vieillissement de sa population : adaptation des logements, des transports, accessibilité des lieux, etc. L'innovation peut aussi représenter un levier de développement économique.
Jean Pierre Aquino, responsable de la mission "anticipation et prévention" recommande une réorganisation de l'accompagnement des personnes âgées en développant une démarche de prévention ciblant les personnes les plus fragiles. C'est pourquoi il est nécessaire de mieux coordonner tous les acteurs de la prévention et de l'accompagnement des personnes âgées de manière à constituer des filières cohérentes aptes à proposer des plans d'action.
Le professeur Jeandel, lui, a dressé un portrait beaucoup plus clinique de l'avancée en âge. Le but est clair : optimiser les parcours de soins des personnes âgées en perte d'autonomie qui se retrouvent trop facilement à l'hôpital. L'enjeu sanitaire et financier est considérable. Suite au rapport du Haut Conseil de l'Assurance maladie, le parcours de soins est désormais centré sur les besoins de la personne et non sur les structures. Injecter de la culture gériatrique et gérontologique dans toutes les structures reste un objectif difficile mais réalisable. Il permettrait de fluidifier la prise en charge des patients tout en limitant la durée des séjours et la perte d'autonomie suite à une hospitalisation.
Pour conclure le colloque Claudy Jarry souligne que « La future loi Autonomie devra intégrer cette réalité, en tenant compte de ce qui reste de l'homme chez l'homme dans son environnement social ». Il recommande de s'appuyer sur l'expertise des professionnels et d'étudier un nouveau modèle qui serait centré sur une offre de logements adaptés, fortement équipés de nouvelles technologies, sorte de troisième voie entre le domicile et les maisons de retraite. Mais tout cela ne pourra se faire sans moyens. Au gouvernement d'assumer ses responsabilités...