Une résidente de 94 ans, pensionnaire d'un EHPAD privé de Chaville (92) depuis deux ans, a été expulsée pour des impayés de 40 000€. La famille, contactée n'a pas donné signe de vie et la personne a été conduite à l'hôpital de Châteaudun (Eure et Loir) après avoir vainement tenté de conduire cette personne chez son fils qui réside à proximité de cette ville.
A 94 ans, une résidente expulsée de son EHPAD
Le fils, contacté, a affirmé être en vacances lors du transport de sa mère vers son domicile. Le directeur de la maison de retraite avait-il le droit d'expulser cette personne en plein hiver, rompant la trêve hivernale ? La maison de retraite privée a-t-elle fait réellement toutes les démarches (autres qu'un simple envoi de lettres) pour attirer l'attention du fils sur le non règlement du loyer d'hébergement ?
Il semble difficile de croire que l'établissement n'a pas pu contacter la famille bien avant sa décision de renvoyer la personne âgée d'autant plus que la somme accumulée représente au moins 10 mois de loyer !
L'affaire révélée par le journal L'Echo Républicain fait grand bruit et a soulevé l'indignation de Joelle Le Gall, présidente de la Fédération Nationale des Associations de Personnes âgées et de leurs familles. La Fédération réclame un meilleur encadrement juridique en cas de rupture du contrat de séjour.
---------
Communiqué de l'ARS-IDF lundi 7 janvier / 16h50.
Résidente expulsée d'un EHPAD : l'ARS Ile-de-France prend des mesures pour s'assurer des modalités de prise en charge et d'accompagnement dans cet établissement
Une personne âgée de 94 ans, résidente de l'Etablissement Hébergeant des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) « Villa Beausoleil » à Chaville (92) a été conduite dans une ambulance vendredi 4 janvier 2013 par l'EHPAD, vers le domicile de l'un de ses enfants, situé à Brou (28). Trouvant porte close, la personne a été amenée aux urgences de l'hôpital de Châteaudun (28). Selon l'établissement, la personne et sa famille ne s'étaient pas acquittées des frais d'hébergement depuis plusieurs mois.
Quelles que soient les circonstances, au-delà des considérations juridiques, il est inacceptable qu'une personne âgée en perte d'autonomie ait été traitée de cette manière.
Claude Evin, directeur général de l'ARS Ile-de-France, a décidé dès aujourd'hui de mener une enquête au sein de l'établissement afin de recueillir tous les éléments qui permettront d'apprécier le déroulement des faits et d'une manière plus générale les conditions de prise en charge des personnes âgées dépendantes dans cet EHPAD. Ce rapport d'inspection permettra le cas échéant de prendre les mesures qui pourraient s'avérer nécessaires.