Dans le n° 87-décembre 2017  - Management de l'Animation  9645

12 000 animateurs formés et reconnus dans l'aide à la personne

C'est dans le cadre de son 12ème congrès national, qui s'est tenu les 8 et 9 novembre 2017 à Paris, que le Groupement des Animateurs en Gérontologie (GAG) a présenté les résultats de sa 3ème enquête nationale sur l'animation avec les personnes âgées 1.

Mieux connaître le métier d'animateur, mesurer ses évolutions et son impact dans les établissements, tels sont les objectifs de cette troisième enquête dont les résultats prouvent les spectaculaires avancées en terme de reconnaissance, de formation et de professionnalisation des acteurs.

1 animateur pour 64,8 résidents

Ce chiffre reste important. Pourtant on comptait 1 animateur pour 97,3 résidents en 2003 (chiffre du ministère), 1 pour 78,5 en 2008 et 1 pour 71,3 en 2011. C'est dire si la progression est significative et encourageante. Elle est en tous cas perçue « comme une reconnaissance certaine du métier d'animateur et de son rôle incontournable pour le bien-être des personnes âgées », précise Bernard Hervy, vice-président du GAG. Si le métier est largement féminin (84,2 % de femmes en 2017), il est aussi plus « installé ». « Tous les animateurs sont salariés et 97% bénéficient d'un contrat à durée indéterminée ou ont un statut de fonction publique », ajoute Bernard Hervy. Et autre information importante, 81,9% d'entre eux exercent à plein temps.

Des animateurs formés

Seuls 19,5 % des animateurs étaient formés en 2003, contre 58% en 2011. En 2017, ils sont 81,2% à avoir suivi une véritable formation d'animateur (DEFA/DE, BP/BEATEP). « Attention toutefois, l'enquête a été réalisée auprès des animateurs adhérents au GAG », précise Bernard Hervy. « Les chiffres peuvent donc être un peu biaisés. Considérer un taux de professionnalisation à 75% serait plus juste », même si la professionnalisation est incontestable et favorise la reconnaissance du métier d'animateur. Les animateurs estiment d'ailleurs être reconnus dans 73,3 % des structures. Et 80,5% d'entre eux disent y avoir un rôle spécifique sur l'animation, notamment en s'impliquant activement dans l'élaboration du projet institutionnel d'animation. C'est aussi le cas pour le Conseil de la Vie Sociale. 91% des structures comptent un CVS en 2017 contre 88% en 2011. 66% des animateurs y participent aujourd'hui contre 60% en 2011.

Des animations sociales, collectives et intergénérationnelles

« La nature des animations a considérablement évolué », se réjouit Bernard Hervy. Exit les animations dites thérapeutiques ou occupationnelles. Place désormais au développement de la vie relationnelle, sociale et culturelle des personnes âgées. Grâce à la formation, les animateurs ont intégré qu'ils ne pouvaient pas restaurer les capacités perdues par l'animation. « Ils ont aussi appris à fédérer leurs connaissances et leurs outils. La plate-forme CULTUREàVIE en est une formidable illustration. Elle permet la mise en commun et le partage d'animations. Pas moins de 1 500 structures et 34 départements l'utilisent aujourd'hui. »

Le nécessaire soutien des directeurs

Les animateurs sont conscients que le pôle animation a besoin pour bien fonctionner du soutien de la direction. 33,2% des animateurs estiment que ce soutien est un élément facilitateur. A l'inverse, 22,6 % pensent que l'absence de soutien de leur direction représente un frein important. En effet sont reconnus comme des éléments facilitateurs la connaissance des personnes âgées (50,9%), la communication avec les personnes âgés (47,1%), les compétences de l'animateur (40,9%) et la coopération des services de soins (23,5%). A l'inverse, les éléments freins évoqués sont justement la non coopération des services de soins (44,7%), les moyens financiers et humains insuffisants (42,3%), les comportements pertubants de personnes âgées (34,1%), l'absence de soutien institutionnel (22,6%) et les méconnaissance des attentes des personnes âgées (18,3%).

L'enquête révèle également un besoin de mobilisation de l'ensemble de l'équipe. Si elle est sollicitée à 63,8 % par l'animateur, 52,9% des agents se mobilisent volontairement. Elle peut aussi être prévue dans le projet institutionnel (45,7%) ou être imposée par la direction (34,3%).

La mobilisation des familles

La participation des familles aux animations est essentielle pour apaiser les relations. Si 18% des familles sont absentes des animations, 80,5 % d'entre elles y participent régulièrement. 26,2 % d'entre elles sont présentes 1 à 4 fois par mois, et 73,8% occasionnellement, c'est à dire moins d'une fois par mois. « Ce chiffre est encore à relativiser, note Bernard Hervy. Car en réalité, seules 9,2 % des familles jouent un rôle spécifique et actif, participant aux animations, sorties, projets personnalisés, CVS, accompagnement bénévole, association de familles. Il faut bien comprendre que les missions des professionnels intervenant en EHPAD sont bien différentes. Les animateurs ne sont pas des soignants. Toutefois lorsque les relations avec les familles sont apaisées durant les animations, d'autres liens s'amorcent avec les équipes. Les familles s'intègrent et communiquent mieux lorsqu'elles sont accueillies. » Elles se mettent dans des dispositions favorables et le dialogue s'amorce « autrement ». Ce n'est pas très compliqué de les associer mais les résultats sont pourtant très payants pour l'institution.

Impliquer les bénévoles

Le pourcentage de bénévoles présents dans l'institution diminue en 2017 par rapport aux chiffres de 2011 (1 bénévole pour 13,25 en 2017 contre 1 pour 12 en 2011). Comme dans beaucoup de structures, le renouvellement des bénévoles est difficile. Pour Bernard Hervy, « les bénévoles sont des partenaires qu'il faut suivre, former, gérer comme des salariés de l'EHPAD. Sans compter qu'ils vieillissent aussi. Il faut adapter leurs missions à leurs possibilités. » Selon l'enquête, les bénévoles interviennent au moins deux fois par mois pour 84% des personnes interrogées. Mais seuls 11% des animateurs reconnaissent associer les bénévoles à l'élaboration des animations.

Autre difficulté des animateurs : les moyens sont insuffisants pour 72,6% d'entre eux. Idem pour le matériel mis à leur disposition, selon 84,8% des personnes interrogées. On entend par matériel la mise à disposition d'un bureau (84,3%), d'un ordinateur (93,8%), d'une messagerie mails (88,6%), d'un accès à internet (77,1%), de matériel audiovisuel (81,1%), d'une salle polyvalente (66,7%), d'une salle d'ateliers (54,8%), d'un véhicule (51,9%). A noter toutefois une légère augmentation du budget animation géré dans 76% des cas par l'animateur lui-même. Et ce, même si ce budget reste dérisoire au regard du prix de journée. 0,226 euros par jour et par personne, soit 0,21% du prix de journée !

Pour Bernard Hervy, la profession d'animateur entame aujourd'hui une nouvelle phase de son développement. Les animateurs sont maintenant formés et reconnus pour leurs compétences. Reste à travailler les liens hiérarchiques et institutionnels. « Nous allons développer les coopérations. Avec les directeurs d'abord, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le GAG s'est associé à l'AD-PA pour organiser cette 12ème édition du CNAAG, mais aussi avec le personnel soignant. Les enjeux sont importants et les collaborations passionnantes ».

Rendez-vous donc l'année prochaine pour mesurer l'évolution des pratiques !


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