20/06/2016  -  La méthode Montessori adaptée aux EHPAD  5764

Evaluer les capacités restantes avec la M.A.S

Une étude française, non encore publiée, valide l'efficacité de la méthode Montessori pour évaluer et agir sur les troubles cognitifs des personnes âgées. L'idée est en effet de créer un outil permettant d'évaluer les capacités préservées de la personne, plutôt que les pertes et ce qui ne fonctionne plus.

Pour mémoire, la méthode Montessori, initiée en 1896 par Maria Montessori, vise à développer le lien aux autres, soutenir l'autonomie et valoriser les capacités de chacun. Elle considère la personne atteinte de troubles cognitifs comme une personne " normale " avec un handicap cognitif, qui peut être un trouble du langage, de la mémoire... Elle traite ainsi une gêne, des difficultés dans la vie quotidienne, plutôt qu'une maladie. La méthode Montessori ouvre le champ des possibilités en travaillant à partir des capacités : ce qu'elle entend, voit, si elle peut se déplacer, verser, mélanger, donner son avis, saluer...


La MAS, une méthode d'évaluation en 7 activités

La société AG&D (Accompagnement en Gérontologie & Développement vient donc de présenter la M.A.S. (Montessori Assessment System), une méthode d'évaluation, basée sur les principes et la démarche de la méthode Montessori et destinée à être administrée à des personnes âgées présentant des troubles cognitifs modérés à sévères. La MAS propose d'évaluer les personnes au cours de sept activités (lavage des mains, lecture et discussion autour d'une histoire courte, activités de catégorisation, motricité fine, enfilage d'un vêtement, perception des couleurs et de la profondeur, utilisation d'un calendrier). Chacune de ces activités sollicitant une variété de compétences et capacités non évaluées dans les outils traditionnels d'évaluation (telles que la lecture, les capacités d'imitation, les capacités de motricité fine et plus large, l'utilisation de modèles, l'utilisation d'une aide externe, la capacité à donner son avis, etc.).

L'objectif est d'aider les professionnels à établir un projet d'accompagnement personnalisé en bénéficiant d'informations concrètes et réelles sur l'état de la personne et les niveaux de soutien dont elles pourraient avoir besoin.

Les données de l'étude, réalisée sous la direction de Jérome Erkes, psychologue, en collaboration avec l'université de Montpellier III, ont été recueillies auprès de 196 personnes âgées vivant en ehpad.